[Film] G.I. Joe – Le Réveil du Cobra, de Stephen Sommers (2009)

Des montagnes de l’Asie centrale aux déserts d’Egypte, des rues de Paris au pôle Nord, les agents de l’équipe d’élite connue sous le nom de G.I. Joe mènent une lutte acharnée contre un ennemi redoutable. Disposant des toutes dernières technologies en matière de renseignement et de matériel militaire, ils combattent le puissant marchand d’armes Destro et la mystérieuse organisation terroriste nommée Cobra, qui cherchent à plonger le monde dans le chaos…


Avis de Cherycok :
G.I. Joe, c’est ce genre de blockbuster friqué qui a l’air super fun avec son action débridée, mais qui fait tout de même sacrément peur parce que moi les blockbusters friqués, ben ça me fait peur. Et puis même si j’aime beaucoup Van Helsing (oui, vous pouvez me jeter des cailloux, j’assume totalement) et que La Momie était un film d’aventure au final très divertissant, et bien Stephen Sommers crédité au générique d’un film, ça a de quoi en faire fuir plus d’un. Et c’est ainsi que le charmant petit blu-ray de G.I. Joe (ainsi que sa suite) acheté 5€ chez un Cash Converters lors d’une journée déprime pluvieuse est resté plusieurs années à prendre la poussière sur son étagère, essayant d’attirer mon regard dès qu’il en avait l’occasion, semblant me dire d’un ton amoureux « Regarde-moi… Mets-moi dans le lecteur… Je me sens si seul dans ce boitier froid… Aime-moi… ». Mais non, j’étais effrayé par ce film, feignant de ne pas le regarder tout en me souvenant les heures passées enfant à jouer avec ces figurines articulées qui finirent désarticulées… Jusqu’au jour où, à la recherche d’un film avec ma douce Iris, cette dernière me lance « Je suis crevée, j’ai le cerveau en compote, j’ai envie d’un film où il ne faut pas réfléchir ». C’est à ce moment-là qu’une petite musique biblique se fait entendre derrière moi et que mes yeux sont attirés vers un halo lumineux se dégageant du blu-ray de G.I. Joe – Le Réveil du Cobra. Oui, l’heure était venue. Enfin.

G.I. Joe, c’est vieux comme le monde. Les premières bandes dessinées datent de 1942 et Hasbro sort les premiers jouets en 1964, et nombreux sont les petits enfants ayant joué à la guerre avec les figurines de Duke, Snake Eyes, Storm Shadow ou encore Ripcord après avoir regardé les nombreuses adaptations en dessin-animé, la première datant de 1985. Et voilà ti pas que dans les années 2000, la Paramount en association avec la marque de jouets Hasbro a la merveilleuse idée de « Hey, si on faisait un vrai film sur G.I. Joe, avec des grosses scènes d’action bien burnées et des effets spéciaux à foison ? ». 175 M$US et un scénario bidon à base de grand méchant qui vole des ogives nucléaires pour les balancer dans plusieurs endroits du monde parce que « gniark gniark gniark je suis vraiment très méchant » plus tard, le constat est sans appel : le film finit aux Razzie Awards 2010. Nommé dans les catégories « Pire suite, prequel, remake ou dérivé », « Pire film », « Pire acteur dans un second rôle » pour Marlon Wayans, « Pire scénario » pour David Elliot et Stuart Beattie, « Pire réalisateur » pour Stephen Sommers, avec pour point d’orgue le Prix de la « Pire actrice dans un second rôle » remporté par Sienna Miller. Oui, sacré palmarès n’est-il pas ? Quand je vous dis que ça me faisait peur…

Il faut dire que le film cherche aussi bien la merde. Le scénario donc, tenant sur un post-it et semblant avoir été sorti d’un épisode de la série animée des années 80 visant les enfants de 5 à 10 ans, avec ses méchant très très méchants, ses gentils très très courageux et ses personnages qu’on sait dès la première seconde qu’ils vont retourner leur veste en cours d’histoire. Un petit coup d’œil au making of nous apprend même que le scénario était parfois changé au jour le jour parce que après tout, on s’en fout, on fait ce qu’on veut, on a 175M$US ! Mais ce n’est pas tout. Les décors immenses, souvent construits pour l’occasion, sont parfois d’un kitchos le plus absolu. Sincèrement, vous pensiez que quelqu’un allait y croire à cette base dans un glacier au pôle nord ? Avec ces murs de glace qui font penser à du papier crépon blanc qu’on aurait collé sur des murs et cette fausse neige au sol façon ouate de cellulose qu’on aurait balancée là un peu à la one again ?
Et les effets spéciaux dans tout ça ? G.I Joe se traine la réputation d’en avoir un peu partout. Sur ce point-là, c’est très étrange et des interrogations sont immédiatement soulevées. Autant une bonne majorité tiennent la route et se montrent même très impressionnants (on y reviendra plus tard), autant d’autres tiennent plus du ratage total sur toute la ligne. Un peu comme s’il y avait deux équipes pour s’en occuper. Une première du genre ILM, là pour fournir un travail propre, net, sans bavure. Et une deuxième où quelque chose semble ne pas s’être passé comme prévu. Un peu comme si c’était les stagiaires qui s’en étaient chargés. Où qu’ils avaient sous-traité certains effets par The Asylum. Voire pire, TomCats Films. Qu’est-ce que c’est que cet ours polaire dégueulasse !?! Qu’est-ce que c’est que cet engin volant non identifié semblant sortir d’une cinématique d’un mauvais jeu Playstation 1 !?! Punaise, 175 M$US les gars, sincèrement, y’en aurait à fouetter cul nul avec du fenouil là !

Et pourtant, on ne sait par quel miracle miraculeux, G.I. Joe – Le Réveil du Cobra est un putain de bon divertissement fun et badass comme on aimerait en voir plus souvent. Un film qui n’avait rien pour lui et qui pourtant semble avoir été touché par une sorte de grâce divine (le halo lumineux, la musique biblique tout ça tout ça). Un film qui n’a au final pour lui que des scènes d’actions extrêmement jouissives. Ce n’est pas suffisant me direz-vous. Certes. Mais quand sur 2h de film, on a bien 1h30 d’action qui nous en balance plein la gueule en nous caressant dans le sens du poil, moi j’ai envie de dire que oui, c’est suffisant. Le genre de films où l’expression « Plus c’est con, plus c’est bon » prend toute son ampleur. Ça pète de partout, y’a de la punchline aussi débile que les personnages qui les envoient, G.I. Joe – Le Réveil du cobra détruit tout sur son passage dans des scènes sans aucune retenue. Combats de ninjas au sabre, courses poursuites entre un hummer et deux soldats cybernétiquement armurés jusqu’aux dents en plein Paris finissant par l’écrasement de la Tour Eiffel dans la Seine, scène de space opera sous-marin en plein Arctique, baston à mains nues entre héroïnes à la poitrine généreuse, gunfights à répétition,… Le film détient même le record du nombre de 112 voitures détruites, détrônant pour l’occasion le Blues Brothers 2000 de John Landis (104 « seulement »). Et si ces scènes d’action fonctionnent, contrairement à celles d’autres blockbusters se croyant plus intelligents que tout le monde à les surdécouper croyant y mettre là du dynamisme, c’est parce que Stephen Sommers préfère donner de la vitesse dans ses plans, et non dans un montage à la hache. Oui, ça a beau bouger, péter de partout, être souvent invraisemblable et over the top, ça reste lisible, avec des plans larges, des plans grues, et une réelle envie de donner au spectateur ce pour quoi il est venu. Et ça, c’est assez rare pour être signaler. Sommers est un réalisateur généreux, qui semble faire des films sans aucune retenue, un peu comme ça vient, et moi ça me parle. Surtout quand on a envie de se vider le cerveau.

LES PLUS LES MOINS
♥ Beaucoup d’action
♥ Des scènes over the top
♥ Visuellement bon
♥ Les punchlines débiles
⊗ Certains effets spéciaux très limites
⊗ Scénario bidon
Croisement entre le nanar à budget pharaonique et la série B d’action non stop, G.I. Joe – Le Réveil du Cobra est un film popcorn décérébré assez jouissif. Pas avare en scènes d’action WTF, on passe un excellent moment qui permet au cerveau de se reposer 2h durant. Espérons que le 2ème opus soit au moins aussi fun.



Titre : G.I. Joe – Le réveil du Cobra
Année : 2009
Durée : 1h58
Origine : U.S.A
Genre : : Plus c’est con, plus c’est bon ?
Réalisateur : Stephen Sommers
Scénario : Stuart Beattie, Skip Woods, David Elliot, Stephen Sommers

Acteurs : Channing Tatum, Marlon Wayans, Sienna Miller, Byung-Hun Lee, Rachel Nichols, Adewale Akinnuoye-Agbaje, Saïd Taghmaoui, Ray Park, Dennis Quaid, Arnold Vosloo

 G.I. Joe - Le réveil du Cobra (2009) on IMDb





















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Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
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