[Film] Deadpool, de Tim Miller (2016)

A la suite d’une lourde expérience, le mercenaire Wade Wilson devient Deadpool. Doté d’un pouvoir de régénération surhumaine et d’un humour noir et tordu, il se lance à la poursuite de l’homme qui a failli détruire sa vie.


Avis de Iris :
On avait passé six bons mois sans avoir droit à la sortie d’un film Marvel et on se demandait franchement ce qu’il se passait car nous avions plutôt été habitués à être inondés par un flux submersif de productions super-héroïques à tendance épuisement du filon. Et, sorti de nulle part, on nous annonce l’anti-héros par excellence, celui que l’on aime à détester dans les comics, Deadpool. Bon ok, j’avoue avoir éprouvé à la fois une grande joie à cette idée (je crois que tout le monde commence à connaitre mon amour pour les comics Marvel) mêlée à la plus tenace des méfiances tant j’ai été déçue au fil des sorties ciné précédentes. Qu’à cela ne tienne, je traîne mon chéri au ciné en profitant d’une interdiction -12 ans et de bandes annonces prometteuses qui ont un peu aidé à ébranler son aversion. Un fol espoir aux tripes, Ryan Reynolds va-t-il réussir à me faire oublier le plus que moyen (pour ne pas dire pathétique) Green Lantern ?

Petit conseil d’entrée de jeu, si vous avez prévu de voir le film, surtout voyez-le en VO ! Vous allez comprendre pourquoi plus tard ^^.
Je ne vais pas y aller par quatre chemins, ce film est une grosse tuerie ! Trois bonnes raisons à cela.D’abord, et pour une fois, le héros est hyper fidèle aux comics (et même si je sais ce que veut dire adaptation bah je ne m’empêcherai jamais d’attendre un rendu final fidèle à l’original) à savoir psychopathe déviant, sans scrupule, prêt à tout, à l’humour débordant, se parlant à lui-même et s’adressant au lecteur, un as du combat à l’épée ou à l’arme à feu. Ensuite, les combats sont relativement bien chorégraphiés et filmés sans objectif « tout public » ce qui nous donne au final un rendu fort sympathique avec de la sanquette, de l’éclat de cervelle, de la décapitation, bref, un peu de gore dans ce monde aseptisé auquel les studios Marvel nous ont habitués. Enfin, un rythme qui ne retombe jamais, une BO qui finalement passe bien (ouais le hip hop c’était pas gagné d’avance pour moi ^^), une photographie assez jolie, pas d’utilisation exagérée des ralentis et des SFX qui n’ont rien à envier à des productions bieeeeen plus grosses sans toutefois nous envahir.

Pas vraiment de quoi s’attarder sur la filmo de Tim Miller (surtout connu, ou pas, pour avoir été superviseur des effets spéciaux sur Scott Pilgrim) mais plus d’intérêt à porter peut-être du côté des scénaristes qui ont déjà collaboré sur Bienvenue à Zombieland et sur le plus discutable GI Joe : Conspiration. Quoi qu’il en soit, Deadpool se voit attribuer un budget de 58M$US (loin bien loin des 220 millions du premier Avengers) et ma foi l’utilisation qui en est faite est plus que correcte.
Deadpool donc c’est cet anti-héros croisé maintes et maintes fois dans les comics (tantôt avec Weapon X, tantôt avec Wolverine, tantôt avec les X-men ou Dent de Sabre…) et dans le film tout est retranscrit de façon relativement fidèle (mille fois plus fidèle que tous les autres films) : son histoire à la naissance de ses pouvoirs par des expériences mêlant mutations et tortures (oui parce que là aussi les méchants sont méchants et pour le coup leur goût pervers de la souffrance est assez présent), à sa brève histoire avec Vanessa (AKA Copycat), la présence de son ami, de Al, bref pas beaucoup de choses à redire sur ce point (pour une fois^^). Mais ce qui va faire la force du film, la très grande force du film, c’est son humour omniprésent, parfois déjanté, parfois bien graveleux, parfois pipi-caca (hein oui parce que ça aussi ça fait rire) mais également avec une autodérision assez fine et de multiples références bien travaillées au passé du héros ou même de l’acteur, voire des studios de prod en général. Et sincèrement ça ne s’arrête jamais. On passe énormément de temps à rire et franchement c’était assez généralisé dans la salle de ciné lors de la projection. Deadpool est un être dérangé et oui c’est bien ce qui ressort ! Et c’est cette accumulation de drôleries qui passe à la perfection en VO mais pour laquelle je crains que le doublage français puisse en altérer la qualité. Ceci dès le générique de début qui manie l’autodérision à la perfection et jusqu’à la petite scène rajoutée après le générique de fin. La galerie de personnages est également excellente, et justifiée avec humour là-aussi, avec des méchants méchants, des X-men gentils, des dialogues savoureux et des duels sympathiques.

Deuxième grande force du film les scènes d’action. Ce n’est pas du non-stop mais pas loin et elles sont bien filmées, bien mises en scène et bien chorégraphiées. Les combats sont bien rendus et l’habileté de Deadpool qui est un de ses pouvoirs est bien retranscrite. Le rythme ne retombe pas, soutenu par une BO qui le sert vraiment bien. On ne s’ennuie pas une seconde et on avance dans l’histoire (ouais ok c’est pas non plus hyper compliqué de suivre, c’est une histoire de vengeance et il n’y a pas trente-six ramifications) sans voir passer le temps. Enfin en guest deux X-men qui ne sont pas de reste quand on les chauffe un peu et ça fait du bien de voir Colossus défoncer son adversaire féminin.

Pour finir, et pour changer des versions édulcorées précédemment connues avec les films de super-héros (du moins tous les derniers, Disney oblige), pour une fois ni consensus sur la violence (et vraiment un beau triple headshots dans les premières minutes et pas mal d’autres détails quelques peu sanguinolents) ni discours moralisateur (on est même bien loin de la tirade dans le premier Spiderman sur la solidarité des New Yorkais et sa post 11 septembre touch), ni galanterie exagérée, ni euphémisme, ni modération « tout public » sur les dialogues. On y va franco, ça balance, ça bastonne, ça pète dans tous les sens et c’est sans filtre.

LES PLUS LES MOINS
♥ Deadpool
♥ De l’action et encore de l’action
♥ L’humour
⊗ Bon allez, euh… l’histoire un peu simpliste ?
Deadpool est, pour les non-fans de l’univers Marvel comics un film vraiment drôle et rythmé avec pas mal d’action et pour les fans des comics LE film que l’on espérait depuis longtemps : fidèle, drôle, cynique, pêchu. JOUISSIF !



Titre : Deadpool
Année : 2016
Durée : 1h48
Origine : U.S.A
Genre : Enfin !
Réalisateur : Tim Miller
Scénario : Rhett Reese / Paul Wernick (d’après les comics de Rob Liefeld et Fabian Nicieza)

Acteurs : Ryan Reynolds, Morena Baccarin, Ed Skrein, T. J. Miller, Gina Carano, Brianna Hildebrand, Ellie Phimister

 Deadpool (2016) on IMDb


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Auteur : Iris

Aime tout ce qui de près ou de loin fait appel à tout sauf au réalisme, fan de SF, tombée petite dans l’Heroïc Fantasy, amatrice de grandes sagas impliquant Elfes, nains et autres trolls, fan de vampirades en tous genres ou de délires Lycanthropiques. Peut se satisfaire de l’esthétique et relativement bon public dès lors que cela ne concerne pas les requins à trois têtes ou la nouvelle vague. Impressionnable en cas de scènes de torture ou d’esprit malfaisant, a parfois besoin de décompresser devant un gros blockbuster décérébrant.
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