[Film] Abraham Lincoln : Chasseur de Vampires (2012)

Après l’assassinat de sa mère, le jeune Abraham Lincoln se promet de la venger et se lancera à la poursuite de son meurtrier. Lorsqu’il découvre que des vampires assoiffés de sang se préparent à envahir le pays, il jure de les éliminer les uns après les autres, à coups de hache. C’est alors qu’il se révèle un chasseur hors pair, menant une guerre secrète sans précédent, avant même de devenir l’illustre figure de la guerre de Sécession.


Avis de Iris :
A n’en pas douter, les vampires se démocratisent depuis quelques années et que ce soit les romans, jeux de rôle, films, tout se fait et toutes les histoires sont bonnes à publier ou à tourner, des bonnes aux bien nazes. Alors, Abraham Lincoln : Chasseur de Vampires vrai nanar ou blockbuster délirant ? Ben difficile de statuer il faut bien reconnaitre….

A force de les arranger à toutes les sauces, il devient compliqué de sortir une histoire à la fois novatrice et qui tient la route pour traiter du thème des suceurs de sang. L’histoire d’Abraham Lincoln : Chasseur de Vampires est certes originale (oui un Président emblématique des USA c’est pas rien quand même et puis Van Helsing était déjà pris ^^), adaptée du roman éponyme de Seth Grahame-Smith ici au scénario, avec la montée en puissance d’un Abraham Lincoln jeune et assoiffé de vengeance en tant que chasseur de vampires mise en perspective de son ascension politique, une guerre de sécession qui ne voit pas que des Sudistes affronter des Nordistes mais des hommes affrontant des vampires, il n’en demeure pas moins que…. On frôle souvent les frontières du ridicule. Vous me direz (ou vous ne me direz pas mais je fais ce que je veux^^), avec Simon Kinberg également scénariste et ayant déjà sévit dans Mr. et Mrs. Smith, X-Men : L’Affrontement Final, Sherlock Holmes et dernièrement Les Quatre Fantastiques, ça sentait quand même un tout p’tit peu la bouse. Pourtant tout est là. Oui, tout ce qui fait la recette de ce genre de films : un néophyte pris et formé par un mentor qui, lui, est très fort et très expérimenté, une histoire d’amour, une équipe qui va se former et mener la lutte ensemble, des méchants très méchants et très forts, une histoire d’amour, du rire, des drames, de l’action, des combats, bref tout, absolument tout je vous dis ! Bon des vampires qui se baladent en plein jour (bah oui, rien à faire de la lumière allez hop au panier toutes les vieilles conneries du genre) ça change aussi… En bien ? Pas si sûr. Ça aurait pu être bien mené et dans l’ensemble, on retrouve une certaine cohérence. Donc, on accroche ou pas mais l’histoire se tient… à peu près… et le thème est fun, voire un peu fou. Mais Timur Bekmambetov (déjà réalisateur des assez moyens Nightwatch et Daywatch ou de Wanted – Choisis ton Destin) vient mettre une patte un peu kitchos et surtout un déferlement d’images virtuelles dénuées de toute subtilité, pas de quoi bouleverser le milieu hollywoodien dans lequel il semble parfaitement s’adapter et qui de toute façon semble avoir abandonné toute idée de scénario chiadé et d’histoire bien creusée. Qu’importe le fond, pourvu qu’on ait LES fonds (houhouhou ^^) !

Les quarante-cinq premières minutes du film ont pourtant l’avantage de mettre en scène de bonnes idées et d’être assez fun (dans les répliques mais surtout dans les situations : la scène de la forge et celle du troupeau de chevaux entre autres) et on se marre un peu il faut bien reconnaitre mais surtout de sidération. Cela se gâte par la suite et le coté fun disparait pour laisser place à un coté…. Hum… pas chiant, ce n’est pas tout à fait ça, mais pas intéressant non plus…. Le problème majeur de ce film c’est que très sincèrement les effets spéciaux, à quelques exceptions près qui ont dû absorber une grande partie du budget (les vampires particulièrement réussis, les effets sur leur « volatilisation », et un magnifique pont en feu en fin de film), certaines scènes en revanche sont très très mal faites… Mais quand je dis mal faites c’est genre des courses en images de synthèse que même dans les démos de jeux PS1 tout était mieux fait ! C’en est même surprenant au regard d’un budget relativement confortable (70M$) et de certaines critiques de ce film. Ca fait saigner les yeux et parfois on regarde deux fois la scène pour bien vérifier que ce qu’on croit avoir vu est bien ce qu’on a vu…. Or il se trouve en plus que les décors du XIXème siècle sont presqu’entièrement recréés en images de synthèse donc on en a tout le long du film de cette esthétique laide au possible digne vraiment d’une mauvaise série B. On peut ajouter à cela que le maquillage de l’acteur pour figurer un Abraham Lincoln vieillissant est également relativement mal fait ce qui n’aide pas à le rendre crédible d’autant que Benjamin Walker, qui campe le personnage, n’a, il faut bien le reconnaitre, pas un charisme délirant. Transition toute faite pour aborder le casting qui lui aussi a sans doute sa part dans le manque total de personnalités fortes qui pourraient porter l’ensemble : que ce soit Dominic Cooper (Mamma Mia !, Une éducation, Dracula Untold) ou Jimmi Simpson (acteur de séries quasi exclusivement) tous sont d’éternels abonnés aux seconds rôles et aucun ne tire son épingle du jeu, pas même Mary Elizabeth Winstead (Die Hard 4 – retour en enfer, Boulevard de la mort – un film Grindhouse, The Thingen 2011) en Mme Abraham Lincoln insipide au regard inexpressif.

Les scènes d’action et les combats sont quant à eux assez imbuvables avec un abus exaspérant de ralentis : pas une scène qui ne soit filmée au raleeeeeeeeenti que ce soit en début, milieu ou fin de chaque action ou geste. C’est épuisant et franchement ça n’apporte rien à l’action qui aurait gagné en fluidité et en percussion car les idées mises en scène dans les combats auraient vraiment pu donner quelque chose de très intéressant si toutes n’étaient gâchées par ces ralentis, un cadrage aléatoire, des plans improbables. A tel point qu’au final, au lieu d’avoir droit à une action décomplexée, aux idées loufoques où toute vraisemblance est parfaitement exclue ce qui aurait pu donner de vrais moments de délires cinématographiques, on a droit à un grand bordel devant lequel on se demande sans cesse si on est en train de voir un navet, un nanar (assumé ?), ou une grosse série B assumant son côté nawak. On laisse parfois même échapper un rire ébahi à l’écoute de phrase moralisatrices ou des punchlines du style « toi et moi pouvons tout accomplir ! », « il faut voir maintenant à qui appartient ce monde : aux vivants ou….. aux morts ». Ne parlons même pas de la narration par une voix off ridicule.

LES PLUS LES MOINS
♥ Certaines bonnes idées
♥ Des vampires réussis
♥ Quelques effets spéciaux de choix
⊗ Ralentis exagérés et appuyés
⊗ Un casting qui sonne creux
⊗ Mon Dieu que certaines scènes sont mal faites !
note3
Pour conclure, après le visionnage, on se demande toujours ce que l’on a vu et il est difficile de vraiment se prononcer entre nanar/navet/série B mais une chose est certaine : on n’est clairement pas en présence d’un film culte, pas même un gros divertissement car le coté fun s’essouffle vite. La mythologie des vampires n’est ici clairement pas traitée car elle n’est que prétexte aux combats quasi nanardesques (nan, pourquoi donner une relecture du mythe ? après tout on ne fait que surfer sur la vague…) ce qui pourra frustrer les amateurs de nos suceurs de sang préférés. En bref, je ne comprends toujours pas …



Titre : Abraham Lincoln : Chasseur de Vampires
Année : 2012
Durée : 1h45
Origine : U.S.A.
Genre : Reprenez donc un peu de vampirade à la sauce nawak !
Réalisateur : Timur Bekmambetov
Scénario : Jordan Fields, Scott Fields, Adam Fields

Acteurs : Benjamin Walker, Mary Elizabeth Winstead, Jimmi Simpson, Dominic Cooper, Rufus Sewell,
Anthony Mackie, Robin McLeavy, Marton Csokas, Alan Tudyk, Cameron M. Brown, Joseph Mawle

 Abraham Lincoln: Chasseur de vampires (2012) on IMDb


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Auteur : Iris

Aime tout ce qui de près ou de loin fait appel à tout sauf au réalisme, fan de SF, tombée petite dans l’Heroïc Fantasy, amatrice de grandes sagas impliquant Elfes, nains et autres trolls, fan de vampirades en tous genres ou de délires Lycanthropiques. Peut se satisfaire de l’esthétique et relativement bon public dès lors que cela ne concerne pas les requins à trois têtes ou la nouvelle vague. Impressionnable en cas de scènes de torture ou d’esprit malfaisant, a parfois besoin de décompresser devant un gros blockbuster décérébrant.
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