[Avis] Rage, de Cédric Tellier

Titre : Rage
Année : 2007
Durée : 19 minutes
Origine : France
Genre : Arts Martiaux
Réalisateur : Cédric Tellier

Acteurs : Cedric Tellier, Jessica Corallo, Dorothée Lambert, Mickael Nelson, Guillaume Frete

Synopsis : Un jeune couple se fait agresser dans la rue … . Un drame survient, non pas sans vengeance.

Le lien vers le film (Onglet « Films », puis « Rage » puis « Film Haute Qualité » : ICI


Avis de Oli
(2007) : Le nouveau court métrage de Cédric Tellier est sorti le 23 juin dernier. Intitulé RAGE, il ne s’agit ni plus ni moins que d’une vingtaine de minutes d’action pure : après un an et demi de gestation, RAGE est désormais fin prêt pour cogner !

Non professionnel mais amateur très éclairé, Cédric Tellier confirme avec son dernier né qu’il a fait d’immenses progrès. Si nous pouvions nous douter du potentiel du bonhomme par le biais de ses premiers courts, son talent prometteur explose ici en plein visage du spectateur. Car RAGE c’est du pur concentré d’action, mêlant astucieusement clins d’oeil malins aux passionnés de la première heure (old school quand tu nous tiens) et références bourrines plus récentes (HK mais aussi thaïlandaises). Si les combats sont rythmés et très stylisés, il faut aussi souligner tous ces menus détails qui font la différence : du plan séquence sur le parking, en passant par les cascades plus risquées qu’auparavant ou encore ce montage au cordeau et une maîtrise absolue de l’élément musical…jusqu’à cette prise de risque finale et le dernier coup du dernier combat…hors champ…il fallait oser !


L’histoire ne casse pas des briques ? Qu’importe ses personnages, eux, cassent des os ! Le scénario ne tient en effet qu’en une ligne (voire en un mot : “vengeance”), néanmoins le film est crédible. C’est d’ailleurs là que se situe aussi la force de RAGE : on y croit ! Au-delà des chorégraphies réglées au centième de seconde, Cédric Tellier est parvenu à donner du caractère à son projet, et si les différents protagonistes de l’histoire ne prononcent jamais la moindre parole, ils n’en ont pas moins une âme. J’en veux pour preuve ce final original, où la guerrière à l’éventail (Dorothée Lambert : à quand un fan club ?) se traîne lamentablement sur un sol pouilleux pour rejoindre l’autre bad guy du récit, lui-même à terre. Ca n’a l’air de rien, mais tout cela donne un coté humain, une dimension de crédibilité totale aux personnages. Et le final s’impose alors, l’image du héros s’incrustant sur le regard ambigu de la tueuse en noir… Son honneur réclame-t-il vengeance, ou faut-il y deviner un début de reconnaissance ?



RAGE annonce des lendemains ensoleillés (et castagneurs) pour Cédric Tellier et sa team. En tous les cas sur Hkmania, nous attendons impatiemment la suite… un petit “ La Pire Dorothée Contre-Attaque”, par exemple ?

Avis de Slimdods (2007) : L’histoire de Rage est plutôt banale. Un jeune couple se promène en amoureux lorsque une bande de voyou agresse le couple. Et à partir de là, c’est partie pour de l’action pendant une bonne vingtaine de minutes !

Sachez que la mise en scène pendant ces vingt minutes est un pur régal, l’action est toujours lisible, c’est assez audacieux (le film est muet!) dans l’ensemble et le montage est excellent! Les efforts sont bien visibles à l’écran, comme cet effet de dé-zoom ultra rapide présent sur certains plans, où encore avec des chorégraphies géniales mixant combats à la sauce HK parfois old school jusqu’ à des combats comportant une certaine violence accrue avec des coups semblant réellement portés comme dans les films thaïlandais (Ong Bak par exemple) le tout sans aucun temps mort. La musique accompagnant les combats est plutôt bien choisie (je ne suis fan du tout du genre pourtant), avec une sorte de rock pop rajoutant de l’héroïsme au film, et une montée en pression des plus appréciables (son qui monte, qui monte, jusqu’à une chute).

Oh, je vole …

Puis il n’y a pas que l’action qui soit un vrai régal, mais la dramatisation de l’ensemble fonctionne à merveille! On retiendra d’ailleurs dans ce sens deux scènes du film. La première présente notre héros lié à des cordes qui fait tout pour ce défaire de ses liens, puis en parallèle avec un montage approprié, on voit sa copine se faite tabasser par la bande de voyou, et tout ça au son d’une musique très bien choisie. Bon, on n’en est pas au stade de la larme à l’œil, mais l’effet marche, on se sent impliqué, et c’est ça le principal. La deuxième scène me venant à l’esprit est celle où le héros amène sa copine sur le lit, où le sentiment de vengeance explose! Tout est finesse ici, et on compatie avec notre héros qui devient petit à petit rageux (d’où le titre du film peut être)! Bien sûr suivra une vengeance détonante où notre héros enchaînera les combats comme dans un jeux vidéo, avec en conclusion la bataille contre le boss final.

Photo de tournage …

Et parlons en un peu plus des différentes joutes martiales tiens ! L’introduction nous ayant déjà bien en bouche avec notamment quelques cascades et prises de risques des bienvenus, on assiste à deux combats rivalisant sans peine avec les meilleurs fleurons du genre. Le premier combat, contre une excellente Dorothée Lambert et son éventail (ce dernier étant utilisé de façon optimal), fait penser à du pur Hk fight, chorégraphié avec beaucoup d’originalité et présentant quelques passages renversants. Bien sûr, le réalisateur vit avec son temps, et les quelques effets de style sont vraiment bien employés (les ralentis notamment). Puis tout est cadré comme il le faut, le montage suit, et quelques plans touchent déjà du génie pur (à ce plan de l’éventail qui loupe notre héros, déjà mythique). Un combat assez fantaisiste qui déménage déjà bien.

Oeil pour oeil …

Mais le dernier qui suit, où notre héros affronte Michael Nelson, fait encore plus mal, dans le sens où le coté Thaïlandais du métrage explose en pleine face! Il en résulte une puissance réelle qui émane de chaque coup porté! D’ailleurs, plusieurs styles de combats m’ont semblé apparaître à mes yeux, avec un mix de Capoeira au Wu Shu par exemple, et le tout reste très aérien. La performance est bien là, nos deux combattants font tous leurs possibles pour nous impressionner, on assiste ainsi à un combat qui rivalise sans souci avec les ténors du genre! Mais ce dernier combat,  tant il frise la perfection, dévoile aussi quelques légers défauts que j’aurais pu ne pas voir sur le début. Maintenant que l’on sait ce que Cedric Tellier est capable de nous sortir, les quelques coups parfois un peu mou du genou du début sont bien visibles, même si cela reste excellent, je vous rassure. Je pense notamment au coup de la batte, visuellement cool, mais un peu mou. Puis il y a la présence de quelques raccords étranges, mais bon, j’aime bien chipoter, je vous rassure ! Puis la fin du film parle d’elle-même, à vous de vous en faire votre propre idée!.

En pleine course …

Le film est donc une belle réussite, et est révélateur d’un certain talent à n’en plus douter. Un cap a été franchi pour Rage par Cedric Tellier, d’ailleurs n’hésitez pas à aller voir ces anciens courts, l’évolution saute aux yeux. Maintenant, il ne suffit plus que d’espérer que ce monsieur soit repéré un jour par un Yuen Woo Ping par exemple, pourquoi pas.

Note : 8/10

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Auteur : slimdods

Rejeton Hkmaniak-O-dépressif, je suis le vrai « Bouffe tout » de la famille : du polar urbain sérieux à la comédie kitsh, du Kaiju-eiga au Wu Xia Pian volant, aucun genre n’est épargné par ma faim. D’ailleurs, j’ai un faible pour l’anticonformisme assumé et mon Tsui Hark d’époque me manque énormément. Heureusement que mon Baby Godzilla est réconfortant !
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