[Avis] Thunderbolt, de Gordon Chan

Titre : Thunderbolt
Année : 1995
Durée : 1h45
Origine : Hong-Kong
Genre : Action
Réalisateur : Gordon Chan

Acteurs : Jackie Chan, Anita Yuen, Michael Wong (yeah!), Ken Lo, Chin Kar Lok

Synopsis : Jackie Chan est au sommet de sa carrière, alors il se fait plaisir, il conduit des bagnoles, il casse tous les décors, et il fait des cascades de malade… un scénario ? quel scénario ?

Avis de Nomad Soul :
Thunderbolt, cela faisait longtemps qu’il traînait sur mon bureau celui-là. Un film de Jackie Chan avec des bagnoles ? Mouahaha, il a choppé la grosse tête ou quoi ? Bref, avec pleins de mauvais préjugés, je me lançais dans la lecture de ce film, sans grande conviction. Car sommet de la carrière veut aussi dire point où elle commence à chuter… alors quel verdict mon colonel ?

Un Mike au top !!
Un Mike au top !!

Thunderbolt c’est avant tout un bon film de l’époque qui fleure bon la ville de Hong Kong. Le film part dans tous les sens, se contrefout de la vraisemblance du scénario, alterne les cascades de malade, les scènes sombres et dramatiques, les scènes de combat, les scènes de gunfight genre heroic bloodshed (y a pleins de morts et ça saigne beaucoup, putain, on est dans un film de Jackie Chan quoi!!!), et les scènes de comédie romantique à deux balles sans vraiment se soucier de la cohérence de l’ensemble.

Des acteurs au top on vous dit !
Des acteurs au top on vous dit !

Mais alors, c’est bien ou c’est nul ? Michael Wong sert vraiment à rien – hahaha, sacré Mike -, y a des scènes étonnement sanglante pour un Jackie Chan, et les combats sont bons. En fait, Thunderbolt ne semble pas savoir sur quel pied marcher. Jackie Chan nous explique lors de certaines scènes pédagogiques que : « les enfants, c’est pas bien de rouler en bagnole avec un gros pot William Saurrin trafiqué par mamie et des SPOILERS qui gâcheraient le plaisir de la découverte du film Le 6ème sens, et ne prenez surtout pas exemple sur moi pour rouler à donf’ dans les rues de HK ». Puis le film alterne scènes dramatiques et sanglantes, avec la destruction de la maison, puis la scène dans l’hôpital où Jackie Chan nous montre qu’il sait faire l’acteur et Mickael Wong qu’il sait ne pas faire l’acteur (belle mise en abîme…). Et viennent s’insérer en plein milieu du tout des scènes de comédie romantique à deux balles , avec un Jackie Chan qui nous préfigure sa daube avec Shu Qi dont je n’ai pas envie d’aller chercher le nom, avec son « smile & happy face » pour draguer Anita Yuen, ou encore la même Anita Yuen qui perturbe Jackie Chan pendant sa course automobile finale, et lui fait manquer de justesse un accident, avec un « I LOVE YOU » des plus mignons, mais on rigole, après tout, « smile », il n’y a que la vie de sa sœur qui est en jeu.

Des scènes d'action efficaces
Des scènes d'action efficaces

Mais est-ce grave docteur ? Non ! Le film est complètement crétin, et le scénario fait vraiment marrer tellement il est invraisemblable, qu’on finit par ne plus se soucier de l’harmonie de l’ensemble pour suivre avec amusement, et détachement, l’enchaînement de toutes ces scènes, car le spectateur est bien servi, et le film est très (trop ?) généreux.

Un film très généreux...
Un film très généreux...

Amateur de grand méchant caricatural ? Et bien vous aurez droit à un vilain gweilo (Thorsten Nickel, ach), complètement tombé du ciel, surjouant au possible, mais qui a vraiment une tête d’allemand, et ça, ça fait grave plaisir. Vous aimez les bonnes cascades de malade, les combats super bien chorégraphiés, les films qui détruisent tous les décors ? Et bien là aussi on a droit à la destruction intégrale de l’atelier/maison de Jackie, on le fait souffrir comme jamais avec du sang et de belles cascades, on fait croire un moment que sa sœurs est devenue tétraplégique (mais cet apparent handicap disparaît aussi vite qu’il est venu, sans explication…), et au cas où on n’aurait pas compris qu’ils cassent tous les décors, on fait durer la scène une bonne quinzaine de minutes… Vous aimez les beaux combats bien nerveux, dynamiques et bien chorégraphiés ? Ca tombe bien, c’est Sammo qui fait bouger tout ce beau monde, et il sait bien faire bouger. Les combats sont rares mais vraiment marquants. Au passage, le combat dans la salle de jeux mérite de figurer au panthéon des meilleurs combats de HK. On regrettera un montage un poil trop court qui empêche de profiter comme on l’aurait voulu des chorégraphies, peut-être dû à un Jackie Chan commençant doucement à vieillir. Les scènes de bagnole constituent elles-aussi la particularité du film. Pas vraiment exceptionnelles, voire même nazes, elles restent généreuses en crash, accident, et looping. Et là aussi, au cas où le spectateur n’aurait pas compris qu’il y a un gros budget bagnole, on fait durer ces scènes pendant trois plombes, et on fait pleins d’accidents qui servent un peu à rien.

Une tension dramatique parfois insoutenable...
Une tension dramatique parfois insoutenable...

En fait, je pense que la perception de ce film dépendra fortement de la personne qui sera en face. Dans mon cas, après une rude journée, une bonne 33export à la main, et une vieille pizza qui traînait sur le couvercle de ma poubelle depuis 3 jours, le film est bien passé. Et finalement, le spectateur sort rassasié de ce melting pot pas très heureux, mais comme Hong-Kong sait si bien les faire. Ce n’était pas très fin, ce n’était pas très bon, mais on n’a plus faim ! Vous en reprendrez une deuxième part ?

Alors quelle conclusion ?
Alors quelle conclusion ?

Et en bonus, voici le trailer du film :

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Auteur : Nomad Soul

Elevé au grain en plein air avec les grands écarts et la rhétorique de Jean Claude Van Damme, initié au salto arrière tout en tenant une jarre remplie d’eau par Jackie Chan, The Killer sera sa première grande baffe, suivie par pleins autres baffes : Tsui Hark, Ringo Lam, Johnnie To… puis la découverte des films de la Shaw Brothers. Hong Kong est son pays de prédilection.
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