[Avis] Bichunmoo, de Kim Young-Jun

Titre : Buchunmoo, Flying Warriors, 비천무
Année : 2000
Durée : 125 min
Origine : Corée du Sud
Genre : Chevalerie

Réalisateur : Kim Young-Jun

Cast : Shin Hyeon-Jun,Jang Dong-Jik, Gu Hye-Ryeong, Park Shin-Hye, Jeong Yong-Ki, Ryu Hyeon-gyeong, Ki Joo-Bong, Choi Yu-Jeong, Kim Hak-Cheol, Seo Tae-hwa, Kim Su-Ro, Kim Hee-Seon, Jeong Jin-Yeong

Synopsis : Jinha, élevé par son oncle dans la pure tradition du Bichun, un art martial unique et très puissant, aime depuis l’enfance Sul Ri, magnifique fille d’un général Mongol. Séparé de force, Jinha va tout faire pour reconquérir sa bien aimée, et non sans sacrifice. En effet, il est poursuivi par les meurtriers de ses parents, avides des secrets du Bichun dont il est le dernier détenteur…

Avis de Slimdods : Ah la nostalgie des Wu Xia Pian des années 70-90 plein de vie et de fureur ! De cette belle époque du siècle dernier ne reste qu’un énorme patrimoine incopiable, inclassable, et facilement identifiable ! C’était un label de premiers choix, à l’identité propre et magique. Nombre de chez d’œuvre du Wu Xia Pian indémodables sont nées dans les années 70-90’s grâce à Tsui Hark, Liu Chia Lang, Ching Siu Tung et compagnie ! Qui renierait aujourd’hui un OUATIC, un Duel to the Death où un Drunken Master 2 ? De nos jours, c’est bien différent et un manque de fraicheur évident se fait sentir, pour exemple les Storm Warriors, Wu Ji et autres bouillies numériques ! Fort heureusement, d’autres films témoignent toujours d’une maîtrise Hk unique, tel Les trois royaumes de notre bon vieux John et encore le dernier Tsui Hark, Detective Dee pour lequel notre Cherycok national eu l’orgasme de sa vie. Quand un film coréen veut jouer avec la nostalgie de l’âge d’or de Hong Kong, ça donne Bichunmoo, film coréen de naissance mais à l’aura Hk évidente dès que les épées sont de sorties !

 
Le détenteur du secret du Bichun : un héros qui pleure et qui a du nez !

Bichunmoo (où Bichun-mou pour les intimes) est donc un film de cape et d’épée tout ce qu’il y a de normal dans le fond : une histoire d’amour impossible, deux clans qui s’opposent, un guerrier légendaire possesseur d’une technique légendaire au nez plus que légendaire (Shin Hyeon-Jun, vu dans Gun and Talks) , des duels câblés virevoltants le tout sur fond de flûte de pan à vous faire sauter les tympans. Le film oscille entre deux situations bien distinctes : l’histoire d’amour outrageusement dramatique et le film d’action énervé où des dizaines de combattants se la donnent à fond.

 
Buchunmoo : un film qui a du style !

Premier point positif et pas des moindres : les scènes d’actions sont assez prodigieuses ! Dynamiques et réellement captivantes par leur aspect « à l’ancienne », le film offre un nombre conséquent de bonnes batailles et duels typés Hk dans une fureur communicative ! Découpage aux petits oignons, mise en scène maitrisée, enchainement de plans vifs comme l’éclair mais toujours compréhensibles : Bichunmoo est bien une réussite de ce côté-là. Le réalisateur (Kim Young-Jun, Shadowless Sword) nous offre même des plans iconiques magnifiques de notre héros déchu et des ninjas à ses ordres : courses poursuites au ralenti sur les toits, ombre menaçante du héros face à ses proies … ce sentiment  de bonheur lors de ces joutes n’a cessé de me faire jubiler tout du long. Bichunmoo a du style et de la fureur et rien que pour ça, son visionnage en vaut la chandelle !

 
 Les feuilles volent … tout comme ces combattants ! 

Malheureusement,  Bichunmoo est aussi très mou et naïf « grâce » à la romance pipi caca qui sert de ligne directrice à une histoire pas très passionnante, voir lassante. Je dois bien avouer que le second visionnage de ce film ne va pas en sa faveur, tant les baisses de rythme engendrées par cette romance à la dramatisation un peu trop spectaculaire hypnotise nos sens jusqu’à un état de soumission instantanée. L’histoire en elle-même n’est pas mauvaise, les acteurs plutôt bons, mais quand notre héros pleure (avec gros plans sur son nez), l’héroïne pleure (avec gros plan sur ces lèvres pulpeuses), que notre héros re-pleure (toujours avec son gros nez) et que le tout se veut poétique avec des images de synthèses servant de décors même pas digne d’un pixel perdu, on se sent tout chose, tout flasque. M’enfin, cette romance d’un autre âge reste assumée de bout en bout, et lors de mon premier visionnage, je dois bien vous dire que ça ne m’avait pas dérangé outre mesure. J’étais plus jeune peut être et plus naïf surtout, où tout simplement plus rêveur et plus indulgent aussi ! Plaira, plaira pas … en tous les cas, le destin de ces deux âmes en peine ne peut laisser indifférent et on s’étonnera en fin de compte d’y prendre goût à cette histoire, les fabuleux combats renvoyant directement à la tristesse et la haine émanant de cette histoire d’amour.

 
Bichunmoo : un film à l’ère du pixel … et des décors naturels.

Bichunmoo est donc un film mi figue mi raisin qui sait tout de même se faire aimer, notamment grâce à un réalisateur qui croit dur comme fer à son projet qui se veut avant tout grand public, quitte à perdre quelques âmes en route. On peut être saoulé par cette histoire d’amour où les larmes ne cessent de tomber, mais motivé lorsque les lames se croisent avec style et nostalgie. A vous de voir …

Note : 5/10

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Auteur : slimdods

Rejeton Hkmaniak-O-dépressif, je suis le vrai « Bouffe tout » de la famille : du polar urbain sérieux à la comédie kitsh, du Kaiju-eiga au Wu Xia Pian volant, aucun genre n’est épargné par ma faim. D’ailleurs, j’ai un faible pour l’anticonformisme assumé et mon Tsui Hark d’époque me manque énormément. Heureusement que mon Baby Godzilla est réconfortant !
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