[Avis] Storm Warriors II, de Oxyde Pang et Danny Pang

Titre : Storm Warriors / Stormriders 2 / Fung wan II / 风云Ⅱ
Année : 2009
Durée : 1h50
Origine : Hong-kong
Genre : Action / Herohic fantasy

Réalisateurs : Oxyde Pang et Danny Pang

Acteurs : (Dieu) Aaron Kwok, Ekin Cheng, Simon Yam, Nic Tse, Charlene Choi, Lam Suet, Patrick Tam, Kenny Ho, Kenny Wong…

Synopsis : Pour satisfaire à son désir de conquérir la Chine, le cruel seigneur de guerre japonais Godless fait emprisonner tous les maîtres en arts martiaux de l’Empire, dont Nuage et quelques-unes de ses connaissances. Impuissants malgré leurs pouvoirs, l’occasion de s’échapper ne se présente que lorsque Vent vient à la rescousse. Mais, en dépit de l’effet de surprise, les techniques démoniaques de Godless s’avèrent trop puissantes et il faudra alors le sacrifice de tous les prisonniers pour que Vent et Nuage puissent s’en sortir. Parce qu’ils ont l’intime conviction que les deux guerriers sont les seuls en mesure de vaincre le Mal et rétablir la paix.
Mais la chose ne sera pas si simple car Vent et Nuage vont suivre des chemins séparés dans leur même quête, l’un cédant à la facilité des forces obscures et l’autre devenant obnubilé par la vengeance. Sans oublier que le plan de domination du Seigneur Godless pourrait n’être qu’une façade, et dissimuler ainsi un dessein bien pire encore…

Avis de Jang Gerald : Stormriders premier du nom fut une petite révolution dans le cinéma hong-kongais, d’abord parce qu’il a été le premier long métrage chinois à proposer d’importants effets spéciaux, avec notamment l’utilisation de ces fameux fonds verts, mais aussi parce qu’il a été un énorme carton au box office local.
Le film de Andrew Lau sera donc le précurseur d’un genre nouveau dans le paysage cinématographique hong-kongais, celui du blockbuster au budget imposant et aux nombreux effets spéciaux, dans le seul but est de rivaliser avec les géants américains. Un tournant dans l’industrie du film à Hong-kong.
Sorti de cela, Andrew Lau aura réalisé un très sympathique film d’heroïc fantasy, ultra fun, avec ces inombrables personnages haut en couleurs, ce casting aux ptits oignons (en fait les acteurs de la série ultra populaire Young & dangerous, du même réalisateur), avec dans les rôles principaux les deux méga stars du moment, à savoir Dieu Aaron Kwok et Ekin Cheng (nostalgique de cette période, il se fait de plus en plus rare ces dernierès années).
Ces deux beaux gosses seront les incarnations parfaites de Vent et Nuage, célèbres pour leurs aventures sur papier.

Une suite était tout de suite envisagée (surtout avec cette fin ouverte), mais Andrew Lau enchaînera avec le moins réussi mais tout aussi rhytmé A man called hero, toujours d’après la bande déssinée de Ma Wing-Ching, mais aussi Duel, baclé, histoire de sortir pour le nouvel an chinois.
Andrew Lau sera ensuite bien trop occupé avec sa fameuse trilogie Infernal affairs.
On passera sur la série TV et l’animé Clash of the evils (signé Dante Lam !).
Mais après 10 longues années, voici enfin la mise en chantier d’une nouvelle aventure de Vent et Nuage.
C’est donc aux jumeaux Oxyde et Danny Pang (monteur sur pas mal de film de Andrew Lau, dont Stormriders ) d’avoir la lourde tâche de relever le défi en nous proposant une suite digne de ce nom, avec bien entendu les moyens logistiques d’aujourd’hui et des CGI derniers cris.

Autant vous dire qu’avec l’annonce des frères Pang aux commandes, le doute s’est indubitablement installé, malgré un teaser allèchant (1 an avant la sortie du film).
Car sorti de la réussite incontestable que pouvait être le très ingénieux The eye et le film qui les a fait connaître aux yeux du monde entier, à savoir Bangkok dangerous (l’original, pas leur propore remake avec Nicolas Cage), les deux frangins ont signés ensemble ou en solo de bien médiocres films, tantôt sympathiques (Leave me alone, Nothing to lose), tantôt navrants (The park, The eye 10, In love with the dead), sans compter les suréstimés One take only et Re-cycle, même si ce dernier possédait une ampleur visuelle assez remarquable.
On s’était donc préparé à un éventuel long métrage ultra léché, aux effets spéciaux impeccables, mais malheureusement vide de sens…on était loin du compte !

Storm warriors s’avère être un gachis pas possible, une éspèce de boullie visuelle plus que fadasse.
Le film démarre déjà très mal avec un handicap de taille : une sensation bizarre se fait ressentir, celle d’avoir avancé 1 ou 2 chapitres par mégarde.
Nuage est enchaîné (comment?), et Vent débarque de nulle part afin de libérer leurs amis des mains d’un terrible despote, aidé de son impitoyable fils.
Dès lors, le sepectateur aura toujours cette fâcheuse impression de regarder une version tronquée, où l’on passe d’une scène à l’autre sans aucunes cohérences. Le scénario étant déjà assez limité avec une histoire ennuyeuse dont on se contrefout, d’ailleurs même les réalisateurs passerons à autre chose en plein milieu du métrage, en éclipsant l’épisode du tombeau et du squelette, allant même jusqu’a complètement zappé le personnage de Nicolas Tse (parti du tournage en voyant le naufrage?!), alors détenteur de la colonne vertébrale tant convoité depuis le début (!). Je vous dispenserai du sort aloué aux deux pauvres et inutiles personnages féminins…

La dernière partie sera donc le théâtre de l’affrontement tant attendu entre le bien et le mal incarné réspectivement par Nuage et Vent, et ce durant un duel interminable de près de 50 minutes, où notre patience sera mise à rude épreuve à force de fausses mimiques, de poses à tout va, de regards insignifiants, et de rebondissements foireux et ridicules à base de « jsuis gentil », « jsuis à nouveau méchant », « jsuis mort », « jsuis pas mort », bref, risible comme c’est pas permis.
On est donc à des années lumières de la réussite du 1er volet, avec ces nombreux personnages attachants qui engendrent de multiples intrigues plus passionnantes les unes que les autres (bon jsuis fan, je l’avoue), et on regrette Sonny Chiba et son personnage du dominateur, tout comme Anthony Wong en Sabre-preux…bref, un casting de luxe, qui laisse place ici à des acteurs aussi chevronnés, mais aux personnages vides, sans âme, où Simon Yam arrive à nous décevoir et à s’auto-humilier…de toute façon, le métrage n’a absolument rien pour lui, tout n’est que néant, comme le prouvent les trois pauvres décors que comptabilisent le film, ce qui engendre un espace fermé désagréable au rendu très théatrale, un comble pour des super guerriers virevoltants aux supers pouvoirs !

Vraiment dommage, d’autant plus que dieu Aaron Kwok et Ekin Cheng ont toujours autant la classe, que les effets spéciaux sont assez réussis dans l’ensemble, que le générique soit aussi réussi que sur le premier, et que certaines scènes arrivent miraculeusement à aboutir à quelque chose d’assez percutant visuellement parlant, comme l’attaque de Nicolas Tse et de son armée façon jeux vidéo (et pas vraiment à la manière de 300 de Zack Snyder comme tout le monde a pu le dire), le duel psychologique des deux héros sous la pluie et sous la neige…mais tout cela s’avère bien rudimentaire au vu du désastre qui se déroule sous nos pauvres yeux.
Une météo bien triste pour nos deux héros, et une douche froide pour nous, pauvres spectateurs d’une suite que nous aurions voulu aussi niaise et sympathique que le premier, avec son unviers coloré, où Vent et Nuage évoluaient de manière cohèrente dù à leur passé, l’un tourmenté, l’autre plus aisé, dont la notion du bien et du mal était bien mieux retranscrite et finaude qu’elle n’en avait l’air. Stormwarriors lui, affiche un sérieux pas possible, sans une once d’humour, où la psychologie des deux personnages mise en place dans le 1er volet n’a plus lieu d’être, vidés de tout, Vent et Nuage ne sont plus que des pantins sans vie, le reflet de ses créateurs, les frères Pang, certainement les coupables de la plus grosse masquarade hong-kongaise depuis des lustres, avec en plus un budget monstrueux !

Note : 2/10 (1 point pour Aaron et 1autre pour Ekin)

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Auteur : Jang Gerald

Fan de Jackie Chan depuis son plus jeune âge, mais aussi de John Woo où « action non-stop » prenait pour moi un vrai sens. The Blade de Tsui Hark fut un choc viscéral comme jamais. Rapidement tourné vers l'import, cette véritable passion n’a jamais cessée de s’accroître...
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