An 2007, le futur n’est pas encore passé.
Rex Power Colt : la guerre est sa passion, ses os sont en métal hurlant et son sang sent bon la bannière étoilée de son pays qu’il affectionne tant. Il est prêt à en découdre avec son ancien mentor et aujourd’hui ennemi. Traître à ses heures, ce dernier a pour but d’envahir la planète à l’aide de soldats chantonnant du One more time à outrance et de quelques dragons fluorescents plutôt imposants. Mais Rex n’a peur de rien, les dragons, il les explose à la force de ses couilles.
Avis de Slimdods :
Basé sur le même moteur que FAR CRY 3 BLOOD DRAGON (BD) se veut un ersatz de son modèle à la sauce SF / Série B des années 80. RAMBO, TERMINATOR, COMMANDO : le héros est un patchwork de toutes les grosses gueules de l’époque avec les punchlines qui vont bien. Le gameplay étant carré mais en rien original pour un sou, BD tire parti de son ton parodique avec un sacré panache pour nous faire avaler une pilule d’origine un peu osée sur les bords, le jeu n’étant qu’un skin maquillé de son modèle. L’habillage est suffisamment assumé dans le grotesque pour que l’on puisse apprécier le travail effectué, et l’ambiance générale du soft est travaillée avec une telle passion que l’on s’étonne d’être pris au jeu. Les cinématiques sous forme de planches dessinées et légèrement animées avec du bon pixel à l’ancienne représentent un délire nostalgique très sympa, piochant aussi bien dans nos souvenirs de joueurs sur les consoles types Super Nes ou Megadrive, que d’adorateurs de bonnes vielles serie B d’époque bien bourrines à la PREDATOR ou joyeusetés autrement plus nanardesques.
En 2007, le zoo de Thoiry va changer …
D’ailleurs, l’ambiance de BD est rehaussée par une bande sonore juste fantastique, constituée de reprises non camouflées de musiques de série B ayant bercées notre enfance. Ainsi on croit entendre en pleine partie les thèmes de TERMINATOR, PREDATOR et aussi, à ma grande joie, celui te THE THING de CARPENTER légèrement remaniée (quand les norvégiens poursuivent le chien dans le grand blanc !). Les graphismes de BD, quoi que en deca par rapport à ceux de FAR CRY 3 (le média expliquant peut être cela) reste suffisant pour s’immerger même si on ne peut s’empêcher de penser qu’Ubisoft à opter pour le minimum syndical, à défaut de nous exploser les rétines rouges lobotomisées par cette colorimétrie particulièrement vintage. Et le gameplay dans tout ça ? BD puise dans les mécanismes de gameplay de son modèle. On peut donc jouer en mode bourrin ou infiltration pour envahir les bases ennemies. La seule nouveauté provient de ces fameux bloody dragon, espèce vivante tranquillement dans le monde ouvert du jeu. Moyennant quelques cœurs provenant de soldat One more time, vous aurez la possibilité d’envoyer les dragons attaquer les bases à votre place : elle n’est pas belle la vie ?
En 2007, Spielberg réalisera un remake de son propre Jaws : Blood Metallic Jaws
Malgré une ambiance travaillée et une fibre nostalgique battant plein régime, BD se présente aussi comme un jeu fabriqué par des passionnés pour les passionnés, mais le jeu en lui-même n’a absolument rien à nous proposer de nouveau par rapport à son modèle ou à ses concurrents du milieu très balisé (hm) du FPS. En ressort une désagréable sensation de déjà vu dès que l’on creuse dans le solo et sur sa montée en puissance quasi inexistante, d’autant que les combats épiques se font rares, le plus intéressant sur le papier se passant durant les cinématiques comme cette apparition d’un kraken sur une planche pixélisée … bof. Les quêtes annexes reprennent le système de prise de base de Far Cry 3 et nous occupe un moment, mais quel dommage que l’équipe n’a pas eu les yeux plus gros que le ventre pour une fois avec des pétages de plomb artistique qui aurait pu être salvateur à l’ensemble de ce délire vidéo-ludique. Le contexte du jeu s’y prêtait fort bien pourtant, d’autant qu’il se boucle en 7-8 heures ce qui raisonnable vu le prix de vente. Le monde ouvert est en plus de taille raisonnable, et plutôt bien foutu dans son level design. Dommage les petits passionnées …
En 2007, nos armes tireront des lasers roses …
Conclusion :
Bon délire nostalgique plutôt drôle et fun, FAR CRY 3 BLOOD DRAGON reste en état qu’un simple skin de FAR CRY 3 plutôt carré dans ses intentions, mais dont le manque d’originalité et de partie pris audacieux en termes de game design joue en sa défaveur. FAR CRY 3 BLOOD DRAGON se savoure donc comme une bonne série B à l’ancienne bien assumée à défaut d’être inoubliable et réellement captivante, le tout à cause d’un gameplay lambda et d’un solo qui manque clairement d’originalité et de morceaux de bravoure. Dommage, jouer et entendre Mickael Biehn crier de toutes ses forces lorsque l’on déchaine les enfers avec sa sulfateuse fait clairement son petit effet … une revanche contre son pote Schwarzy sans doute.
Titre : Far Cry 3 Blood Dragon
Année : 2013
Studio : Ubisoft Montreal
Editeur : Ubisoft
Genre : First Picouze Shooter
Joué et testé sur : Xbox 360
