[Film] Xtro, de Harry Bromley Davenport (1983)

Sam Philip passe un après-midi avec son fils Tony quand tout à coup une étrange lumière apparaît dans le ciel : c’est un vaisseau spatial qui va enlever Sam mais pas Tony. Trois ans plus tard, Sam est de retour sous l’apparence d’une créature extra-terrestre hideuse. Pour reprendre son apparence humaine, il viole une femme qui engendrera un double de l’apparence de Sam avant son enlèvement. À présent sur terre sous forme humaine mais doté de pouvoirs surnaturels, il cherche à repartir de la terre avec son fils Tony auquel il transmet des pouvoirs surnaturels. Ce dernier va alors exercer un épouvantable carnage dans l’immeuble où il habite.


Avis de Rick :
En 1982, Steven Spielberg tourne E.T. Le film est le succès que l’on connaît aujourd’hui, si bien que les méchants aliens eux ne sont pas toujours bien vus par le public et les critiques. The Thing de Carpenter sortant la même année sera un four au box office par exemple. Le réalisateur anglais Harry Bromley Davenport lui a été marqué par un autre métrage un peu plus vieux de Spielberg, Rencontres du Troisième Type. Il met alors au point une histoire sur l’enlèvement d’un père de famille par des aliens, en partant de l’idée que les aliens seraient plutôt très méchants. Il trouve le financement, extrêmement bas, auprès de la boite New Line Cinema, qui n’a pas encore produit Les Griffes de la Nuit.

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Ceci dit, de nombreuses réécritures sont demandées pour que le métrage se change en pur film d’horreur. Le métrage se tourne alors rapidement, avec peu d’argent, des scènes explicatives ne sont même pas tournées, et le film sort finalement en 1983. S’il récolte majoritairement de très mauvaises critiques en Amérique, le film obtient le grand prix du festival du film fantastique de Paris, et avec le temps, devint culte ! Et on peut comprendre pourquoi, puisqu’aucun autre film ne ressemble à Xtro. Xtro en effet, c’est l’exemple typique du film fauché mais bourré d’idées, sans doute trop d’ailleurs, puisque tout se mélange sans trop de cohérence parfois. Mais tout n’est pas rose dans Xtro, loin de là !

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De manière purement objective, Xtro s’en sort relativement bien dans ses quinze à vingt premières minutes, qui tiennent la route malgré l’aspect amateur et sans argent qui se dégage de la bobine. Une lumière blanche dans le ciel, puis un père de famille disparaît. Étrange étrange… Trois ans plus tard, une créature étrange venue d’ailleurs fait son apparition dans la campagne anglaise, et féconde d’une manière qui rappelle fort Alien une jeune femme. Qui accouche la même nuit d’une manière fatale et gore du père disparu. Oui, un accouchement d’un adulte (la scène a peut-être inspirée Miike pour son Gozu, allez savoir !). Le père va donc revenir dans la famille, où son fils attend son retour depuis tout ce temps. Sa femme elle a refait sa vie, habitant avec son nouveau petit ami mais également une jeune française (Maryam d’Abo dans son premier rôle quelques années avant d’être la James Bond girl de Tuer n’est pas Jouer). Jusque là, l’histoire se tient, sans être exceptionnelle, et une atmosphère étrange s’installe. Atmosphère parfois totalement sublimée et parfois totalement dévastée par le score musical, signé par le réalisateur lui-même, qui nous sort là des musiques très étranges au synthé, qui auront par moment le don d’énerver le spectateur !

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Et là sans prévenir, alors qu’il reste encore une heure au compteur, tout dérape ! Xtro devient un fourre tout hallucinant et halluciné, allant parfois trop loin, à base de « vampirisation » de petit garçon, d’œufs de serpents mangés, de clowns nains tueurs, de GI Joe grandeur nature qui abattent des grands-mères (oui oui), de jouets venant à la vie, de Maryam d’Abo nue (ça c’est cool), de scènes de sexe space et malsaines, et d’un final onirique annonçant le retour du gore. La logique ? Et bien… il faudra la demander au réalisateur, s’il y en a une. Xtro déborde d’idées, de son trop plein d’idées surtout, et part dans absolument tous les sens, ce qui créé clairement son ambiance glauque, malsaine et venue d’ailleurs. Tout comme son monstre venu d’ailleurs, Xtro est un film qui semble venir d’ailleurs et ne se préoccupe alors pas de sa cohérence ou autres éléments cinématographiques connus. L’essai aurait pu être concluant, mais son faible budget ne rend pas toutes ces idées intéressantes, et sa musique a le don d’énerver à de nombreuses occasions…

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LES PLUS LES MOINS
♥ Un début prometteur
♥ Une ambiance space et malsaine
♥ Beaucoup d’idées
⊗ La musique
⊗ Quelques petits coups de mou
⊗ Le manque de budget
note6
Xtro, c’est un gros bordel. Parfois réussi et prenant, parfois un peu plus chiant, toujours avec une musique énervante. Un ovni !

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X-TroTitre : Xtro

Année : 1983
Durée :
1h24
Origine : 
Angleterre
Genre :
Horreur
Réalisation :
Harry Bromley Davenport
Scénario :
Iain Cassie et Robert Smith
Avec :
Philip Sayer, Bernice Stegers, Danny Brainin, Maryam d’Abo, Simon Nash et Peter Mandell

 Xtro (1982) on IMDb


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Auteur : Rick

Grand fan de cinéma depuis son plus jeune âge et également réalisateur à ses heures perdues, Rick aime particulièrement le cinéma qui ose des choses, sort des sentiers battus, et se refuse la facilité. Gros fan de David Lynch, John Carpenter, David Cronenberg, Tsukamoto Shinya, Sono Sion, Nicolas Winding Refn, Denis Villeneuve, Shiraishi Kôji et tant d'autres. Est toujours hanté par la fin de Twin Peaks The Return.
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