[Film] Terminator Genysis, de Alan Taylor (2015)

En 2029, John Connor, chef de la résistance humaine, mène la guerre contre les machines. En pleine offensive de Los Angeles, John a des craintes quant à l’avenir, quand des espions TECOM révèlent un nouveau plan de Skynet : il prévoit de l’attaquer sur deux fronts, le passé et l’avenir, ce qui fera finalement changer l’issue de cette guerre pour toujours. Sur le point de gagner la guerre contre Skynet, John Connor envoie son fidèle lieutenant Kyle Reese à travers le temps pour sauver la vie de sa mère et assurer sa propre existence. Mais ce qu’il trouve de l’autre côté, n’est pas ce à quoi il s’attendait. Après avoir été rendue orpheline à neuf ans par un Terminator, Sarah Connor a depuis été élevée par un autre Terminator, programmé pour la protéger. Ce Terminator l’a alors formée pour faire face à son destin, qu’elle tente de rejeter catégoriquement.


Avis de Rick :
Cinquième opus de la saga, Terminator Genysis me faisait très peur depuis l’arrivée des bandes annonces sur le net. J’y voyais un viol de ma jeunesse, d’une partie de ma culture cinématographique, avec un film voulant se dérouler durant Terminator 1, donc en 1984, mais avec des personnages (et donc acteurs) qui sentaient un peu trop les années 2000. Bref, il ne faut pas juger sans voir, et même si cette année 2015 commence mal en suites/remakes/reboots pouet pouet tralala à l’exception de Mad Max Fury Road, il faut se lancer ! Après tout, ce n’est pas comme si la saga était exceptionnelle de bout en bout, avec un troisième opus très divertissant mais inutile, et un quatrième bourré de bonnes idées et de bons acteurs mais au scénar (et au final) bien raté. Et contrairement à beaucoup, je vénère de toute façon beaucoup plus le premier opus (pour son côté sombre de série B bad ass) que le second (bien plus optimiste, le futur peut changer blabla). Bref, Genysis. Et bien ce n’est pas si nul que ça, mais pas exceptionnel non plus, loin de là ! Car Terminator Genysis a parfois de bonnes idées, prend des paris osés également, mais souffre de gros défauts, notamment dans sa seconde heure, dans ses explications, et même dans sa construction. La deuxième heure détruisant le début, ce n’est pas nouveau en 2015 (oui Jurassic World, c’est à toi que je parle petite canaille !).

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Mais j’aurais du me douter aisément de ses défauts dés le générique, en voyant certains noms de l’équipe technique, comme Patrick Lussier au scénario, déjà responsable de Helldriver (Drive Angry, avec Nicolas Cage), Dracula 2000 et ses deux suites. Un scénariste (mais pas réalisateur ici) plus habitué au rentre dedans sans fondements qu’au scénario à la portée philosophique intéressante et portant à réflexion. Oh surprise… ce Terminator 5, c’est exactement ça ! On a surtout l’impression que le métrage veut changer de genre, de style, d’époque, de méchants, de film carrément en fait toutes les demi-heures. Si bien que oui, tout va vite (trop vite), rien n’a le temps de se poser, les méchants n’ont pas le temps de représenter de vraies menaces ou de représenter de vrais icônes. Bref, ne crachons pas si rapidement sur le film, car tout commence bien. Même très bien en fait. Le film se déroule en 2029, et on nous montre un futur comme on l’a toujours imaginé depuis Terminator 1 en 1984. Des robots, des machines volantes, des tirs au lasers (et ouais ça manquait au 4), des humains aux blessures de guerre voyantes. Alors oui, ça reste soft, aucun pied de Terminator n’écrasera de crâne humain, mais ça fonctionne. Skynet est le mal, John Connor est le chef de la résistance avec son second Kyle Reese (dommage, on ne retrouve pas Anton Yelchin du 4, acteur que j’apprécie particulièrement et que l’on retrouve cette année dans le nouveau Joe Dante), et la guerre touche à sa fin.

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Finit les filtres habituels des films se déroulant dans un futur post apocalyptique comme dans Terminator 4, cette première demi-heure fonctionne bien malgré quelques choix de casting discutables. Si Jason Clarke fait un John Connor plutôt convaincant, Jai Courtney ne convint pas totalement en Kyle Reese, mais ça va vite, et l’inévitable arrive, il faut envoyer Kyle Reese en 1984 pour sauver Sarah Connor. Débute la seconde demi-heure, encore réussie. Alan Taylor, le réalisateur, sans livrer un travail transcendant, soigne sa mise en scène et nous balance pas mal d’infos en pleine face, et tant qu’on n’aura pas les explications, tout fonctionne. Retour en 1984 donc, pour refaire Terminator premier du nom. Sauf qu’en fait non, le passé a changé, et après quelques plans rendant hommage au premier film, ce cinquième film s’amuse doucement à déformer tout ce que l’on connaît. Sarah Connor est déjà une guerrière, un Terminator l’a élevé et pris la place de la figure paternelle (comme dans le 2 pour John Connor), Kyle Reese doit être sauvé, et un T-1000 (ancien Robert Patrick, ici Byung-hun Lee vu dans A Bittersweet Life et J’ai Rencontré le Diable) est également là pour faire le sale boulot : tuer Sarah Connor. Oui, tout ce que l’on connaissait change radicalement, mais ça fonctionne et parfois les quelques notes d’humour fonctionnent bien. On prend plaisir à voir tout ce que l’on connaît se faire déformer. James Cameron n’aurait donc pas menti lors de la dernière bande annonce en disant tout le bien qu’il pense de Genysis ?

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Malheureusement, la seconde heure du métrage, suite à un retournement de situation et un nouveau voyage dans le temps pour 2017 cette fois-ci, vient un peu détruire nos espoirs et bien nous faire comprendre que le scénario ne veut strictement rien dire. Oui, Terminator Genysis n’est bien qu’un blockbuster estival, qui fait totalement illusion dans sa première heure et vient même nous faire croire à un film réfléchi, sauf qu’en fait non. Changement d’époque, explications fumeuses, nouveaux méchants (le fameux Genysis du titre, et un autre révélé dans la bande annonce, merci marketing), et c’est encore parti pour de l’action. Clairement décevante, cette seconde heure, si elle se fait divertissante, détruit donc pas mal de nos espoirs. On aura beau avoir du bon par-ci par-là, la déception reste de taille, vu que tout ce bon monde a l’air de croire dur comme fer au scénario. L’effet papillon, tout ça, on s’en fou en fait ! Genysis joue sur les failles temporelles, les univers parallèles, et essaye de perdre le spectateur dans divers degrés de lecture pour cacher qu’en fait, le film est une blague !

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Mais comme la saga bat de l’aile depuis bien longtemps, on pensera tout de même que dans le fond, ce n’est pas si mal. Surtout qu’il y a quelques bons points. La mise en scène est plutôt bien torchée, quelques scènes d’actions sont réussies (et d’autres beaucoup moins, hein l’hélicoptère, c’est le syndrome Expendables 3 ?), et voir Arnold vieillissant qui ne se prend pas toujours au sérieux fait plaisir. Emilia Clarke (que je vois jouer pour la première fois, je ne regarde pas de séries !!) ne s’en sort pas trop mal du tout, essayant de respecter le personnage de Sarah Connor. Elle est mignonne comme tout, mais paraît par moment bien jeune pour jouer Sarah Connor (alors qu’après vérification, elle a 28 ans, mince, mon âge). Dommage encore une fois que le scénario soit au final si « bâtard » lorsqu’il se dévoile enfin, et que le métrage va si vite qu’il change de méchant comme de t-shirt lors d’une canicule, si bien qu’à l’exception du grand méchant n’apparaissant que tardivement, chaque menace est minime, jamais il n’aura été si simple de se débarrasser d’une machine du futur. On pestera également sur son happy ending qui rappelle pourtant un peu celui du 2, mais qui donne envie de se crever les deux yeux, voir de se couper la…. On se comprend ! On pestera aussi sur le score musical, nous sortant le thème musical du film dés qu’une punchline des films originaux sera présente. Merci d’appuyer autant l’effet, mais je pense que de toute façon, c’est le fan qui était avant tout visé… Bref, un divertissement qui vaut ce qu’il vaut, mais qui aurait pu être tellement pire qu’à titre personnel, il est plutôt bien passé notamment sa première heure.

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Un cinquième opus dont la première heure fonctionne très bien, avant que l’on ne comprenne que le film est une blague. Divertissant et très inégal.

Note :

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Terminator5Terminator Genisys
Année :
2015
Durée :
2h06
Origine :
U.S.A.
Genre :
Science Fiction
Réalisateur :
Alan Taylor

Acteurs : Arnold Schwarzenegger, Jason Clarke, Emilia Clarke, Jai Courtney, J.K. Simmons et Byung-hun Lee

 Terminator Genisys (2015) on IMDb


 

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Auteur : Rick

Grand fan de cinéma depuis son plus jeune âge et également réalisateur à ses heures perdues, Rick aime particulièrement le cinéma qui ose des choses, sort des sentiers battus, et se refuse la facilité. Gros fan de David Lynch, John Carpenter, David Cronenberg, Tsukamoto Shinya, Sono Sion, Nicolas Winding Refn, Denis Villeneuve, Shiraishi Kôji et tant d'autres. Est toujours hanté par la fin de Twin Peaks The Return.
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