[Film] Pumpkinhead (1988)

Ed Harley est un fermier tranquille, menant une vie simple avec son jeune fils et tenant une petite épicerie. Une bande de citadins va tuer accidentellement le fils de Ed, qui n’a à présent qu’une seule idée en tête : se venger. Il va faire appel à une sorcière, vivant dans la région, qui va lui permettre d’assouvir son désir de vengeance en ramenant à la vie le démon Pumpkinhead.

Avis de Rick :
En 1988, Stan Winston, excellent artisan d’effets spéciaux pour des films comme Aliens le retour et les autres métrages de James Cameron, mais aussi d’autres films de genre, comme Predator ou Leviathan, décide de passer à la réalisation. Son projet, ce sera Pumpkinhead, bêtement baptisé chez nous Le démon d’Halloween (oui, Pumpkin = citrouille, donc Halloween….). Un film de monstre comme on en voit débarquer des tas dans les années 80. A cette époque, il n’était d’ailleurs pas rare de voir des créateurs d’effets spéciaux passer à la réalisation de films d’horreur à petits budgets, avec un résultat pour la plupart du temps tout juste sympathique (La Mouche 2 de Chris Wallas, Vendredi 13 chapitre 7 de John Carl Buechler) et parfois catastrophique (Ghoulies 3, mais la série n’a jamais volé très haut). Plutôt que de faire une suite, Winston créé son propre monstre (dont il ne s’occupe pas de la création artistique) et peut ainsi donner à son métrage une identité propre sans avoir à copier un précédent métrage. Pourtant, son film, bien qu’ayant connu trois suites (dont la seconde reste inédite en France, réalisée par Jeff Burr – Puppet master 4 et 5), n’a rien d’inoubliable, et déçoit même, tout en ayant certains aspects intéressants et fascinants. Le prologue se contente de placer le décor et le monstre avant que le film n’arrive de nos jours en nous présentant Ed Harley et son fils. Le côté rural du film change des films de monstres habituels, même s’il n’a rien de véritablement original (les Vendredi 13 se situent bien dans un petit camp de vacances en forêt, Massacre à la Tronçonneuse au Texas). Le cadre reste tout de même plaisant, et les personnages, du moins celui de Ed, sera traité avec humanité, contrairement aux autres films du genre. On retrouve d’ailleurs Lance Henriksen dans le rôle, que l’on avait déjà vu à l’époque dans Aliens le retour. Sans en faire trop, il est crédible de bout en bout et rend son personnage réaliste et attachant, et sera le premier point fort du métrage.

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Au niveau des seconds rôles, on pourra d’ailleurs reconnaître George Flower, acteur dans plusieurs métrages de John Carpenter dans les années 80. Mais à part ça, tous les seconds rôles ne sont pas développés, et donc pas franchement intéressants. La première partie de l’intrigue va donc se focaliser sur Ed et son fils. Un groupe de jeunes passant dans le coin vont tuer accidentellement le fils de Ed. Mais son assassin, ayant bu, prend la fuite, et Ed va perdre la raison devant cette grande perte. Il se souviendra de la vieille légende du coin, servant encore à terroriser les enfants, et ira voir une vieille sorcière, qui l’aidera à ramener à la vie le démon Pumpkinhead (ou « Potiron » dans les sous titres du DVD Américain) pour mettre en marche son envie de vengeance. Cette première partie, durant bien la moitié du métrage, voir plus, sera intéressante du point du vue du personnage de Ed, et montrera dés lors les défauts inhérents de ce genre de métrage, à savoir, la psychologie des personnages secondaires, et dans le cas présent, des jeunes. Certains vont culpabiliser, d’autres ne se sentiront pas du tout concernés, mais ça n’ira pas plus loin, on ne saura rien d’eux, et ils seront vides, empêchant une quelconque identification. Seul Ed sera intéressant dans un premier temps. C’est là que la seconde partie du métrage arrivera, lorsque le démon Pumpkinhead arrivera à l’écran afin d’éliminer les jeunes, en se servant de la haine de Ed.

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Ed et le monstre seront ainsi reliés, Ed ressentira les atrocités que Pumpkinhead infligera aux jeunes, et au fur et à mesure des meurtres, Ed perdra son humanité alors que le démon changera de forme, se rapprochant plus d’un humain. De Ed en l’occurrence. Point de vue intéressant, mais qui ne sera pas suffisant pour élever le film au rang des excellentes série B de l’époque, tant la chasse que donne Pumpkinhead aux jeunes semble gentille, et surtout, peu mise en valeur. Le monstre lui, sera parfait à l’écran, mais son carnage sera décevant et banal. Le film se transforme en banal slasher lors de la mise à mort des jeunes. On pouvait attendre beaucoup d’un tel monstre, surtout mit en valeur de la sorte. Winston par contre se montre appliqué au niveau de la mise en scène pure, que ce soit pour les différents cadrages ou des éclairages, sublimes. La chasse aux jeunes de nuit se retrouve plongée dans des éclairages bleutés ou orangés du plus bel effet, donnant au démon un air effrayant. Le métrage s’avère tout de même décevant, quelque peu déséquilibré entre ses deux parties, ses personnages, et décevant par la chasse sanglante qu’il permettait (le second opus ira plus loin au niveau du gore, même s’il changera totalement la raison d’être du démon, et sera un ratage quasi total), et ne sera finalement qu’une œuvre banale de plus dans les années 80, dont on retiendra surtout le monstre et la mise en scène. Pas si mal dans le fond non?

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Une belle mise en scène, de beaux éclairages et un très beau monstre au milieu d’un film finalement banal, un peu trop lent et peuplé de personnages inintéressants à l’exception de celui de Lance Henriksen.

note65

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pumpkinhead1Titre : Pumpkinhead – Le Démon D’Halloween
Année : 1988
Durée : 1h26
Origine : U.S.A
Genre : Fantastique/Slasher
Réalisateur : Stan Winston

Acteurs : Lance Henriksen, Jeff East, George Flower, John D’Aquino et Kimberly Ross


 

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Auteur : Rick

Grand fan de cinéma depuis son plus jeune âge et également réalisateur à ses heures perdues, Rick aime particulièrement le cinéma qui ose des choses, sort des sentiers battus, et se refuse la facilité. Gros fan de David Lynch, John Carpenter, David Cronenberg, Tsukamoto Shinya, Sono Sion, Nicolas Winding Refn, Denis Villeneuve, Shiraishi Kôji et tant d'autres. Est toujours hanté par la fin de Twin Peaks The Return.
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