[Avis] Ankush, de N. Chandra

Titre : Ankush / Goad
Année : 1986
Durée : 2h29
Origine : Inde
Genre : Drame
Réalisateur : N. Chandra

Acteurs : Nana Patekar, Rabia Amin, Ashalata, Raja Bundela, Arjun Chakraborty, Madan Jain, Nisha Palsikar, Sayyed, Mahavir Shah

Synopsis : Ravi (Nana Patekar) et ses trois meilleurs amis zonent dans la banlieue de Bombay. Chômeurs et victimes du système alors qu’ils sont diplômés et instruits, ils occupent leurs journées à défier les gangsters locaux et subvenir à leurs besoins à l’aide du système D. Un jour, Anita (Nisha Palsikar) et sa mère (Ashalata) viennent s’installer dans le quartier. Après une intégration difficile, elles redonnent espoir à Ravi et sa bande.

Avis de Laurent : Réalisé en 1986 par N. Chandra (Breaking News, Kagaar: Life on the Edge), Ankush est bien plus qu’une curiosité eighties, sortie des studios de Bombay. Il s’agit avant tout du premier grand rôle de Nana Patekar au cinéma. Deux ans avant d’exploser dans le fameux Salaam Bombay de l’incontournable Mira Nair (Kama Sutra, Le Mariage des Moussons), Nana Patekar imprima, de manière définitive, son charisme phénoménal sur les pellicules des plus grands films indiens (Aanch, Parinda, Bhoot, Ab Tak Chhappan pour ne citer que les films les plus emblématiques). Alors quasi-inconnu, il incarne dans Ankush le rôle principal de Ravi, homme instruit mais chômeur, victime de l’injustice du système et de la corruption dans la société indienne. Pour passer le temps, avec l’aide de ses trois meilleurs amis, il ridiculise les petits gangsters locaux. Sa vie va changer le jour où Anita et sa mère viennent s’installer dans le quartier et leur proposer de monter une petite entreprise d’imprimerie. Alors que les affaires semblent prometteuses, Anita est sauvagement violée. Ravi décide de se faire justice lui-même.

Le récit d’Ankush se démarque radicalement des succès de l’époque. Bien que tous les éléments soient réunis pour laisser s’exprimer une romance comme Bombay en produit des tonnes, Ankush va focaliser son histoire sur les injustices du système et tous les drames qui en découlent. Le film de N. Chandra se veut réaliste et violent, même s’il n’échappe pas aux standards cinématographiques locaux basés sur l’alternance de passages musicaux et marqués par de nombreux retournements de situations. Ankush sait, quant il le faut, se montrer nerveux et brut de décoffrage comme peut le témoigner la dernière partie du film basée sur la vengeance de Ravi avec un final au pathos démesuré.

Bien que N. Chandra appartienne à la catégorie des cinéastes indiens anecdotiques, force est de constater qu’Ankush est proprement réalisé et objectivement original dans son message. Sans oublier ses chansons enivrantes et mélancoliques. La véritable valeur ajoutée du film tient forcément à la présence de Nana Patekar au casting. On sent dans Ankush le monstre en devenir avec une prestance digne des plus grands. Son visage unique et hypnotisant éclipse tout simplement le reste de l’interprétation pourtant de grand standing.

Ankush, à défaut d’être un classique, est assurément une curiosité à découvrir de toute urgence. Inutile de le réserver uniquement aux fans de Nana Patekar.

Note : 8/10

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Auteur : Laurent

Un des membres les plus anciens de HKmania. N'hésite pas à se délecter aussi bien devant un polar HK nerveux, un film dansant de Bollywood, qu'un vieux bis indonésien des années 80. Aime le cinéma sous toutes ses formes.
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