[Avis] Avengers from Hell, de Lee Pooi Kuen

Titre : Avengers from Hell / 鬼域
Année : 1981
Durée : 1h32
Origine : Hong Kong
Genre : Epouvante façon SB
Réalisateur : Lee Pooi Kuen

Acteurs : Alex Man, Phillip Chan, Lau Hak Suen, Yiu Wai, Lily Chan, Jenny Leung, JoJo Chan, Lee Yin Yin, Chun Wong, Yat Boon Chai, Aai Dung Gwa, Pak Man Biu, Yip Gaai, Tong Tin Hei, Hon Lai Fan.

Synopsis : Avengers from Hell est un triptyque qui met en scène trois histoires différentes sur les thèmes de la vengeance. L’une des nombreuses incursions Shaw Brothers dans le monde de l’épouvante sous forme d’histoires courtes.
Episode 1 : un jeune policier lors d’une ronde de nuit entend des cris de femmes émanant d’une maison abandonnée. Cette femme se trouve être morte depuis 30 ans. Le policier va essayer de comprendre les raisons de l’errance de ce fantôme.
Episode 2 : Un coureur de jupon va passer du bon temps aux Philippines alors que sa femme attend un enfant. Par accident, il tuera sa conquête philippine. L’esprit de cette dernière reviendra pour se venger.
Episode 3 : Un vieil homme addict du jeu trouve chez lui une paire de lunettes qui va lui permettre de gagner à chaque fois. Cette paire de lunettes se trouve être celle d’un fantôme qui demandera une contrepartie à chaque fois que le vieil homme gagnera une somme d’argent.

Avis de Supavince:
De l’épouvante à l’ancienne ! Voilà le programme de ce triptyque made in Shaw Brothers réalisé par l’éphémère réalisateur Lee Pooi Kuen (The Ghost and I, Mahjong Heroes, The 82 Tenants (avec ça vous avez l’ensemble de ses réalisations !)) qui nous propose ici trois histoires indépendantes sur le thème de la vengeance venue de l’au-delà, où des fantômes viennent régler leurs comptes dans le monde des vivants.

Mais alors ? Est-ce que ça fait peur ? Soyons honnête. Les jeunes boutonneux d’aujourd’hui s’ennuieraient ferme devant ce genre de production et auraient plutôt tendance à rire, mais pour les plus avertis et les amateurs du genre, entendez par là ceux qui savent remettre les choses dans leur contexte et l’époque à laquelle ce genre de production a été réalisée, est bien c’est pas mal du tout et l’ensemble est plutôt bien emballé. Plutôt bien, car malgré tout, seulement les deux premiers courts métrages ont su vraiment capter mon attention, le troisième étant de moindre intérêt et un peu trop déconnecté des deux premiers.

Dans la première partie, un jeune policier doit faire face à une femme fantôme venue se venger de son mari qui l’avait assassiné 30 ans auparavant. Mais le mari s’est réincarné dans la peau du jeune flic, interprété par Alex Man, ici dans l’un de ces tous premiers rôles. La femme fantôme s’en prendra donc à lui pour assouvir sa vengeance. Ce premier épisode est assez réussi et tient toutes ses promesses. La réalisation est plutôt bien foutue. La tension est palpable et Lee Pooi Kuen réussi à nous foutre les jetons grâce notamment à des plans de caméra subtils mais aussi une utilisation habile des objets et du décor ou encore une musique en arrière-plan faisant monter l’adrénaline crescendo. Je pourrais en dire autant de la seconde partie.

Le second épisode se concentre sur le personnage interprété par Philip Chan, un véritable coureur de jupons qui trompera sa femme alors enceinte, lors d’une virée aux Philippines. Lorsque sa conquête philippine lui annonce qu’elle est elle-même enceinte, celui-ci n’entend pas qu’elle garde cet enfant, et il commet l’irréparable lors d’une altercation en la tuant accidentellement. Une fois de retour à Hong Kong, l’esprit de la jeune philippine viendra s’immiscer dans la vie de Philip Chan sous les traits de leur femme de ménage et ainsi assouvir sa vengeance. Cet épisode s’attarde sur le personnage de Philip Chan, et sur ses sentiments, ses troubles et ses remords. Un focus psychologique où Lee Pooi Kuen fait une utilisation judicieuse des flashbacks. Il ajoute également une légère touche d’érotisme à cet épisode. L’impression positive laissée par le premier épisode se poursuit car l’ambiance dégagée reste dans sa globalité dans la lignée de la première demi-heure.

Mais malheureusement, la troisième partie est la moins réussie des trois et vient quelque peu plomber l’ensemble qui avait pourtant bien démarré. L’histoire se concentre trop sur l’addiction au jeu de personnage interprété par Lau Hak Suen (acteur aux 489 films !!! rendez-vous compte… connu par chez nous pour son rôle d’amiral dans le Marin des Mers de Chine de Jackie Chan en 1983, année durant laquelle il décédera). Ici, les fantômes ne chercheront pas à se venger mais plutôt trouver un camarade de jeu pour compléter leur quatuor de Mahjong… Il ne se passe pas grand-chose, l’accent est placé sur le ton de la comédie mais ce n’est pas très captivant et au final trop éloigner des deux autres histoires.

Le concept du triptyque est intéressant et hormis une troisième partie un peu décalée par rapport aux deux autres histoires, l’ensemble reste malgré tout cohérent et se laisse regarder sans peine. Dommage que l’œuvre reste si difficile à trouver et n’a pas eu l’honneur d’une édition DVD malgré sa remasterisation par Celestial Pictures. A ce jour, le film est uniquement disponible via une VHS d’époque ou encore sur la mythique box Ziieagle sortie à Singapour comprenant les 668 films Shaw Brothers remasterisés par la firme hongkongaise.

Note : 6,5/10

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Auteur : Supavince

Épris d’une faim insatiable de découvrir de nouvelles choses, toujours en quête de raretés en tout genre et de films injustement oubliés. Hong Kong reste son espace de jeux préféré, mais il n'est pas contre quelques polars coréens bien nerveux ou encore apprécier un masseur aveugle occire ses adversaires à l’aide de son sabre dissimulé dans sa cane…
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