[Avis] The Last Blood, de Wong Jing

Titre : The Last Blood / Hard Boiled 2 / 驚天十二小時
Année : 1991
Durée : 1h29
Origine : Hong-Kong
Genre : Bourrinage assumé
Réalisateur : Wong Jing

Acteurs : Alan Tam, Andy Lau, Eric Tsang, Leung Kar-Yan, May Lo, Jackson Lau, Nat Chan, Chui Sau-Lai, Chin Ho, Law Shu-Kei, Jue Gwan-Yeung

Synopsis : A Singapour, le Daka Lama se fait tirer dessus par des terroristes dès son arrivée à l’aéroport, en même temps que la petite amie d’Andy Lau. Manque de bol puisque les deux personnes sont de groupe sanguin P, tellement rare qu’il y a que sept personne dans le pays dont le sang est compatible afin de faire une transfusion.
Deux flics (Alan Tam, Leung Kar Yan) se lancent à la recherche des donneurs compatibles, tout comme Andy de son côté. Les terroristes ayant attaqué le Lama en font de même mais pour mettre fin à leurs jours. Très vite, tous vont être aux trousses de la dernière personne pouvant sauver les deux blessés : Fatty (Eric Tsang).

Avis de Cherycok :
On sait tous que Wong Jing aime souvent en faire “too much” à partir de pas grand-chose. On sait également que bon nombre d’amateurs de cinéma de Hong-Kong apprécient ses films, et ce malgré la piètre réputation du bonhomme (selon moi injustifiée mais c’est une autre histoire), en les prenant pour ce qu’ils sont, à savoir du pur divertissement, souvent là pour engranger un maximum de blé, mais un petit plaisir coupable avec lequel on sait qu’on va passer quoi qu’il arrive un bon moment. C’est le cas de The Last Blood, gros actionner bourrin et violent avec bien entendu, la petite (grosse ?) touche d’humour bien lourd, typique des productions Wong Jing de cette époque.

The Last Blood est un film généreux. Les scènes d’action sont très nombreuses, parfois ne laissant aucun répit au spectateur. Vont s’enchainer gunfights, courses poursuites, combats à mains nues dans un rythme effréné. Et comme on est dans le « too much », ça pète de partout, un peu à l’américaine où à peine une balle est capable de faire exploser une voiture. Le budget effets pyrotechniques était plutôt conséquent et on sent qu’il s’est fait plaisir sur ce point là. L’unique et longue course poursuite nous rappelle les Mr Dynamite et autres Operation Condor de Jackie Chan (en plus violent par contre) : une voiture et vingt motos, ces dernières finissant bien entendu dans la flotte ou contre des murs.
« Too Much » dans la violence également. En plus des nombreux impacts de balles et trainées de sang, Wong Jing prend parfois un malin plaisir à toucher à ceux qu’on hésite à toucher d’habitude quand on a une once de morale, à savoir les femmes et surtout les enfants. Wong Jing s’en fout, il colle des coups de shotgun sur la gente féminine et fait des « 2 hits combos » sur un enfant et son père (en fauteuil roulant qui plus est). Attendez, c’est qu’il tient à sa réputation le bonhomme ! Les méchants sont de vrais vraiment, avec de bonnes têtes de sadiques, cabotinent comme il se doit, et en plus c’est japonais se prétendant de l’Armée Rouge (!?!)… Comprenne qui pourra…
Mais Wong Jing n’est pas John Woo ni Tsui Hark et la mise en scène de ces scènes font parfois un peu brouillon, que ce soit au niveau de la caméra ou que de ce qu’il s’y passe. Que ce soit les héros ou leurs ennemis, ils tirent parfois n’importe où, se contentant souvent de balayer l’espace avec leurs uzis alors que si on s‘imagine la scène dans l’espace, leurs ennemis ne sont parfois même pas en face d’eux…

Autre aspect « too much » (mais qu’est-ce qu’il revient ce terme !), c’est au niveau de l’humour. Les connaisseurs savent combien le bonhomme peut-être lourd, et il le montre une fois. Certaines scènes sont vraiment au raz des pâquerettes à commencer par celle des toilettes nous montrant un Andy Lau qui a rarement été aussi mauvais surtout lorsqu’il simule la grosse commission (si si, ils ont osé…). Ou encore les blagounettes du type Alan Tam qui enlève ses lunettes et qui nous sort un : « Ma femme dit que je ressemble à Alan Tam sans lunettes. »… boutade qui revient dans le même style avec Andy Lau… Mais tout ça n’est rien à côté du cabotinage d’Eric Tsang en mode My Lucky Stars, courant dans tous les sens et alignant les pitreries à chacune de ses apparitions. Très lourdingue pour les non initiés ou les réfractaires à ce genre d’humour mais jouissif pour ceux qui adhèrent à cet humour typique HK des années 80 / début 90.

Doté d’un scénario bien mince, bourré d’imperfections sur les scènes d’action, doté d’un humour qui pourra donner des boutons à certains, The Last Blood reste néanmoins un excellent défouloir qui ravira les fans d’action primaire et brutale pour qui ne s’attend pas à du gunfight à la John Woo et du comique à la Stephen Chow. Si vous êtes un minimum indulgent lorsque vous regardez ce genre de produit, vous devriez passer un bon moment.

A noter que des éditeurs peu scrupuleux ont rebaptisé le film Hard Boiled 2, sans doute pour surfer sur le succès du film de John Woo, alors qu’à part l’abondance d’action, les deux films n’ont vraiment pas grand chose en commun.

Note : 6/10

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Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
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