[Semaine Nanar / bis / Z] Jour 6 : Dhoom

Titre : Dhoom
Année : 2004
Durée : 2h15
Origine : Inde
Genre : Action
Réalisateur : Sanjay Gadhvi

Acteurs : Abhishek Bachchan, John Abraham, Uday Chopra, Esha Deol, Rimi Sen, Mehul Bhojak, Rohit Chopra, Palash Dutta, Amir Farid, Manoj Joshi, Sanjay Keni, Ajay Padhe, Sanjay M. Singh, Yusuf Hussain

Synopsis : Kabir et sa bande travaillent officiellement dans une pizzeria de Mumbaï mais sont également de terribles et talentueux braqueurs qui sévissent à moto. Jai Dixit, policier de renom, est en charge de l’enquête et fait tout ce qu’il peut pour faire tomber le gang. Il rencontre, par l’intermédiaire de sa femme Sweety, Ali qui est lui aussi un virtuose de la conduite à moto. Ce dernier tombe amoureux de Sheena une énigmatique chanteuse.

Avis de Postscriptom :
Un film d’action hindi dans la lignée de succès tels que FAST AND FURIOUS 1 & 2, TORQUE et autres LEGEND OF SPEED, dont le seul objectif est d’être « top cool », « fun » et « tendance », une ambition démesurée parfaitement atteinte dans DHOOM, pur film pop-corn qui a le bon goût de ne jamais péter plus haut que son c…, avec son scénario cousu de fil blanc, son duo de flic/voyou déjà vu et revu partout (mais sympathique grâce au duo d’acteurs Uday / Abhishek…), son filmage tape-à-l’œil assumé jusqu’à la caricature, et ses filles superbes dont la profondeur des rôles est inversement proportionnel à celui de leur décolleté…

D’ailleurs inutile de tergiverser plus longtemps, oui ELLE est bien là, car vous le savez maintenant dès qu’il y a un film hindi « décérébré-top-frime-et gros-portnawak-chébran » elle n’est jamais très loin, je veux parler d’Esha Deol évidemment (DUS, KAAL, NO ENTRY, que du lourd…), ou plutôt devrais-je dire Esha, puisqu’avec DHOOM on franchit une nouvelle étape dans le côté misogyne et macho typique des productions du genre, et là même les américains n’auraient pas osé : les deux actrices féminines apparaissent en effet au générique de DHOOM uniquement sous leurs prénoms ( !!!), Esha Deol c’est donc Esha (et Rimii Sen uniquement Rimii), accentuant encore le côté « femme-objet » de leurs rôles (les mecs gardent leurs noms entiers évidemment…). Et pour les fans d’Esha (Deol) il faut le reconnaître c’est un vrai festival : qu’elle joue comme une patate tout au long du film (normal…), qu’elle danse très moyennement avec les yeux aussi morts que ceux d’une endive braisée (c’est beau…), qu’elle fasse du scooter des mers pendant deux minutes au ralenti (télécommandé le scooter ?…), elle est toujours aussi nulle, niaise et tête à claques, et c’est pour ça qu’on l’adore Esha, qui prouve par l’absurde que l’intelligence de l’huître est enfin à la portée de la femme, et que beauté et charisme ne vont pas forcément ensemble, et pourquoi pas finalement, après tout on ne lui demande rien d’autre que d’être belle (en l’occurrence ici se muscler, se faire poser des extensions de chevelure et se teindre en blonde évidemment…). De plus elle joue souvent des personnages « borderline » (elle ne fait pas de différence entre le bien et le mal, donc elle est souvent du mauvais côté de la barrière avant de tomber amoureuse du héros…) ou se réservant des répliques d’anthologie qu’on peut se repasser à l’infini (comme ici son terminal « Yes yes, thank you, very okay, very okay » qui vous anéantit pour le compte, inoubliable…). Bref, une actrice (cul)culte comme on n’en voit qu’une par décennie, DHOOM vaut le coup rien que pour elle…

Mais ce n’est pas tout car il y a d’autres trucs sympas dans DHOOM, notamment au niveau des scènes d’action car c’est le célèbre Allan Amin (MAIN HOON NA et un paquet d’autres…) qui s’en charge, le plus grand spécialiste de cascades en Inde, et si elles ne sont pas toujours filmées au maximum de leur potentiel certains plans très graphiques fonctionnent plutôt bien. Mais l’avantage par rapport à un film américain c’est que quand c’est foiré on est complètement mort de rire : voir par exemple une poursuite avec la police où les motos roulent à 60 à l’heure (pour permettre aux voitures de les suivre…), une utilisation très douteuse du split-screen pour faire « style », ou encore le deuxième montage alterné le plus absurde de l’histoire du cinéma, les héros dansant la salsa dans un hôtel pendant que les méchants en cambriolent la chambre-forte (le premier étant bien sûr l’inoubliable défilé de mode / concert d’Alan Tam au début de MISTER DYNAMITE, oui DHOOM c’est de ce niveau-là, yeah !!!), sans oublier les diverses bagarres avec coups de poing qui passent à vingt centimètres du visage, couplés dans la baston finale avec du câble bullet-timé sur un camion en marche tout droit sorti de MATRIX 2 (les frères et sœurs Wachowski se retourneraient dans leurs tombes s’ils étaient morts…).

Note : 7.5/10

Avis de Laurent :
Présenté comme le Fast and Furious à la sauce curry, Dhoom (production Yash Raj qui est à l’origine des plus gros succès commerciaux) réunit tous les ingrédients pour cartonner au box office local et pourquoi pas s’exporter.
On retrouve donc Abhishek Bachchan qui interprète Jai, un flic qui n’a qu’une obsession : coffrer Kabir (John Abraham qui est tout simplement excellent dans son rôle de bad guy) et le reste de son gang qui sont à l’origine de nombreux braquages spectaculaires réalisés à l’aide de grosses cylindrées. Très dur dans son cadre professionnel, Jai est d’une extrême douceur lorsqu’il est chez lui, dans les bras de sa femme Sweety (Rimii Sen). Celle-ci lui présente Ali, un voyou au coeur tendre, adepte de rodéos sauvages à moto. Jai fait du chantage à Ali pour qu’ils associent leurs compétences et qu’ils coincent le gang de braqueurs. Ali va ensuite tomber amoureux, sous le charme de la sulfureuse danseuse Sheena (Esha Deol).

Inutile donc de rechercher l’originalité dans ce scénario très convenu et sans surprise. Ce qui fait la force de ce métrage sont ses scènes d’action assez efficaces et pas trop hollywoodisées comme on aurait pu le craindre. Dhoom fait dans le lourd et le très musclé avec des scènes vraiment énormes (comme cette poursuite d’un camion en bateau ou toutes ces courses poursuites à vive allure en moto: imaginez vous une seule seconde dépasser les 80 km/h sur les routes indiennes !!!). On retrouve des scènes de bastons qui sortent de notre référentiel occidental ou Hong Kongais, à base de gros coups de poings et de pieds au ralenti … parfois à la sauce Matrix des plus ridicules … mais c’est ça aussi la magie du Bollywood pour les spectateurs néophytes que nous sommes.

La petite déception revient aux passages musicaux très peu nombreux (2h15, c’est tout de même très court pour un film indien). Ceux-ci ne nous laisseront pas un souvenir mémorable (exceptée la scène de réparation sous la pluie) car pas plus inspirés qu’une chorégraphie d’un simple clip de Britney Spears. La musique y est très influencée par la techno et la musique de boîte de nuit, de façon à s’assurer l’adhésion d’un public plutôt jeune et peu exigeant. Pour les amateurs, le thème principal du film « Dhoom dhoom » est interprété par Tata Young (reine de la pop thaï), avec en bonus, un clip plutôt sympa en guise de générique de fin.
Le casting est quant à lui assez inégal. On appréciera grandement la performance de John Abraham, cheveux au vent ou gominés et chemise ouverte en permanence, pour ce bad guy au grand coeur, une vraie bombe sexuelle. Abhishek Bachchan est tout à fait dans le ton pour jouer ce flic intransigeant. Quant à la palme du mauvais goût, elle revient à Uday Chopra dans le rôle d’Ali (au look absolument ridicule) qui ne fait que cabotiner du début à la fin. Concernant les rôles féminins, Rimii Sen et Esha Deol ne sont malheureusement là que pour faire de la figuration et exciter la gente masculine. On est bien loin de tous ces rôles féminins très forts que nous propose habituellement Bollywood. Elles sont filmées de façon très vulgaire et excitante (cependant n’imaginez pas observer une quelconque nudité) … on est très loin de tout cet érotisme raffiné qui fait la spécificité du cinéma indien.

En définitive, Dhoom est un film très moyen, formaté pour un public jeune, mais qui se laisse regarder sans problème. Si vous aimez Fast & Furious ou autre Taxi, ce film est fait pour vous. Moi de mon côté, je m’en retourne à mes grands classiques Yash Raj Films, à savoir Kush Kush Hota Hai, Kabhi Khushi Kabhie Gham ou autre Mohabbatein.

Note : 6/10

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Auteur : Postscriptom

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